Un rapport du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), rendu public mercredi 24 février, pointe du doigt plusieurs «dépassements» des médias tunisiens dans le traitement des affaires de terrorisme et des discours de haine.
Elaboré par l’Observatoire de la déontologie de la presse écrite et électronique relevant du SNJT, le rapport, qui a procédé à l’étude de 20 échantillons de médias durant les mois de décembre 2015 et janvier 2016, a enregistré 1925 «dépassements» relatifs à la couverture des affaires de terrorisme, et 142 «dépassements» ayant trait au traitement des discours haineux.
Il s’agit, pour l’essentiel, de la reprise de concepts propres aux groupes terroristes et de la publication des éléments de leur propagande sans traitement critique.
Par conséquent, les auteurs du rapport invitent les journalistes à faire preuve de prudence et de sens critique vis-à-vis de la terminologie, des discours et des idées de groupes «terroristes».
Ils appellent également les médias à bannir les discours incitant à la haine et à la violence, à éviter le sensationnalisme et l’exagération, et à respecter les droits de l’Homme. «Certains médias empoisonnent l’opinion publique», regrette Mannoubi Marrouki, qui dirige l’Observatoire de la déontologie de la presse du SNJT, déplorant l’absence de codes de déontologie et de conseils rédactionnels et le manque d’encadrement dans les rédactions. «Cela peut restreindre la marge de liberté», a averti Marrouki, estimant que le plus grand risque pour la liberté de la presse dans le pays est le manquement aux règles de la profession.
Un deuxième rapport de l’Observatoire est attendu pour avril 2016. On est donc averti.