Certaines quantités de pesticides importées en Tunisie «sont inefficaces et non conformes aux normes en vigueur», affirment des organisations syndicales agricoles.
La Tunisie importe annuellement près de 5.000 tonnes de pesticides et accorde 700 autorisations d’importation. Environ 150 opérations de contrôle à l’importation sont effectuées et 600 échantillons sont analysés, selon des données publiées par le ministère de l’Agriculture à l’occasion d’un séminaire organisé jeudi 25 février sur «le rôle du ministère de l’Agriculture dans la protection des plantes et le contrôle des pesticides, des semences et des plants».
Pour le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, Abdelmajid Ezzar, les pesticides utilisés par les agriculteurs tunisiens «ne sont pas de qualité. Idem pour certains engrais, lesquels ne sont pas conformes aux normes affichées sur leurs emballages», a-t-il dit, montrant de doigt un déficit en matière de contrôle des analyses et de distribution des pesticides et des engrais.
Les représentants du secteur agricole à la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) ont également mis l’accent sur l’inefficacité des pesticides et des engrais utilisés, dont certains sont de qualité médiocre et ne sont pas conformes aux normes.
De son côté, le ministre de l’Agriculture, Sâad Seddik, a reconnu que son département «fait face à des défis concernant l’utilisation des pesticides dans les domaines agricole et de l’élevage, en raison notamment de la multiplicité des intervenants et les modes d’utilisation de ces pesticides».
Il a insisté sur “l’importance d’avoir recours aux traitements biologiques, ce qui nécessite le développement de la recherche dans ce domaine”.
Plusieurs épidémies menacent les ressources végétales, à l’instar du Charonçon rouge et les maladies menaçant les oliviers, a-t-il dit.
Quant au représentant de la Chambre syndicale des commerçants à l’UTICA, Hichem Aounallah, il a évoqué «l’existence des pesticides originales et d’autres génériques sur le marché tunisien». Les opérations de contrôle des pesticides sont effectuées à 100% dans le marché qui compte 30 entreprises offrant 300 postes d’emplois.
Selon Aounallah, les infractions ne sont commises que par les détaillants, ce qui nécessite l’intensification du contrôle aux niveaux de ces points de vente.
«L’efficacité des pesticides dépend des méthodes d’exploitation, des techniques d’arrosage et de la validité du produit outre les conditions climatiques caractérisant la situation d’exploitation», selon ses propos.