L’Union générale tunisienne du travail a publié, vendredi 26 février, une note de réflexion sur les travaux du “Dialogue national sur l’emploi” prévu les 9 et 10 mars prochain. Le document en question se veut être un “bréviaire” de propositions et recommandations visant à booster l’emploi en Tunisie.
Afin de garantir le succès de cet évènement, l’UGTT propose de classer les travaux du dialogue national sur l’emploi en 8 workshops, indique la note de l’UGTT dont une copie est parvenue à l’Agence TAP.
A lire le document, ces ateliers s’articulent autour des mesures urgentes à prendre au profit des demandeurs d’emploi, de la création d’entreprises, de l’impulsion de l’investissement et de l’économie solidaire.
Les participants au Dialogue national se pencheront également sur le travail décent, la répartition équitable des opportunités d’emploi, le rôle du nouveau Code de l’investissement dans le développement et l’élaboration d’un pacte sur l’emploi et la responsabilité sociétale des entreprises, selon la même note.
Des programmes de formation…
S’agissant du premier atelier, l’UGTT propose d’élaborer des programmes de formation ciblant les demandeurs d’emploi qui n’ont pas le bac et de créer des commissions régionales composées d’experts.
A cet égard, l’UGTT appelle au renforcement du rôle de l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), à faciliter l’accès à l’information sur les offres de l’emploi et à favoriser le recrutement des diplômés du supérieur dans le secteur des services.
Selon la même note, l’UGTT recommande de créer deux pôles dans le secteur des technologies de l’information et la communication et des services à Gafsa et Siliana.
Création d’entreprises: les solutions de l’UGTT
En ce qui concerne les mesures de création des entreprises, l’UGTT recommande de booster l’investissement dans les différents domaines et présente à ce titre des solutions immédiates aux problèmes de financement, de la propriété foncière et à la restructuration des terres domaniales.
Plan de développement de l’industrie extractive
Concernant l’impulsion de l’investissement, l’UGTT revendique la mise en place d’un plan de développement de l’industrie extractive (phosphate, pétrole …) et la création d’une commission pluridisciplinaire au sein du ministère des affaires étrangères pour la mise en place d’une stratégie visant à dynamiser la diplomatie économique.
L’organisation appelle, à cet égard, à procéder à une évaluation objective de tous les mécanismes existants dont le rôle est de renforcer l’emploi y compris le système d’octroi de micro- crédits au profit des jeunes promoteurs, estimant que ce mécanisme a épuisé beaucoup de ressources sans parvenir à des résultats probants.
Le document revendique l’institutionnalisation de l’économie coopérative et solidaire et la création de sociétés coopératives dans les secteurs de l’agriculture et de l’artisanat. Il plaide, en outre, en faveur de la mise en place d’un système fiscal avantageux au profit des entreprises de l’économie sociale et de la création d’un fonds spécial chargé de financer les projets de création de telles entreprises.
Instaurer l’assurance perte d’emploi
S’agissant du travail décent, l’UGTT a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer l’assurance perte d’emploi et d’effectuer une évaluation objective du travail précaire dans le secteur informel, appelant, en même temps, à garantir la couverture sanitaire et sociale à tous les travailleurs et à créer des mécanismes de réinsertion pour ceux qui ont perdu leurs emplois.
L’UGTT suggère le recrutement d’inspecteurs de travail pour lutter contre l’économie parallèle et le chômage des diplômés du supérieur, soulignant l’impératif d’institutionnaliser le dialogue social. Au sujet du partage équitable des opportunités d’emploi disponibles, l’organisation syndicale a appelé à la nécessité de rompre, avec la pratique du cumul des fonctions, proposant la création d’une commission nationale qui se chargera d’aider les sociétés privées employant des agents publics à se passer, progressivement mais rapidement, des services de cette catégorie d’employés et de les remplacer par des diplômés du supérieur.
L’UGTT appelle à l’élaboration de nouveaux textes législatifs fixant un plafond pour les heures supplémentaires, exigeant d’interdire toutes les formes d’emploi permanent pour les retraités et de consacrer le principe de la transparence de l’opération de recrutement.
Selon les suggestions de l’UGTT, le septième workshop se penchera, notamment, sur la révision du projet du code d’investissement et le suivi des réformes nationales visant l’impulsion de l’emploi et la création d’entreprises, outre la révision des différents programmes et politiques publiques d’appui aux entreprises.
Le huitième workshop se chargera de l’élaboration d’une charte de l’emploi et de la responsabilité sociétale des entreprises.