Trois économistes membres du Conseil des analyses économiques (CAE), en l’occurrence Sami Mouley, Sofiane Ghali et Moez Labidi, ont présenté, le 29 février 2016, leurs démissions de ce conseil, à la suite de la publication du Programme national des réformes majeures (PNRM), dont une annexe relèverait du plagiat.
Dans une lettre de démission dont une copie est parvenue à l’Agence TAP, Sofiane Ghali et Moez Labidi expliquent que “dans le cadre du PNRM, nous avons été sollicités par le CAE pour contribuer à un projet de matrice de réformes, et ce en collaboration avec l’administration et d’autres acteurs institutionnels”.
“La première version du PNRM, remise à la presse, a comporté une annexe supplémentaire (9 pages sur 59) qui a provoqué une vive controverse, amplifiée par certaines motivations partisanes et syndicales, exploitant la méconnaissance du grand public des formules de collaboration des consultants avec les instances internationales”.
“En effet, l’auteur de cette annexe, notre collègue cité dans plusieurs mises au point livrées à la presse par le président du CAE, a, semble-t-il, puisé dans son expertise antérieure, réalisée auprès de la BAD pour le compte du Maroc”.
D’après les informations recueillies par l’Agence TAP, c’est l’économiste Hatem Salah qui serait l’auteur de l’annexe controversée. “Les faits vérifiés relèvent d’une maladresse qui a affecté la crédibilité du CAE. En raison du doute qui plane aujourd’hui sur la crédibilité du CAE, … nous ne saurons continuer à travailler au sein de cette structure dans une telle ambiance”.
“Soucieux de préserver la déontologie scientifique, et de défendre l’éthique et l’honnêteté intellectuelles, nous proclamons notre démission du CAE et en informons son président”, Taoufik Rajhi.
Le rapport du CAE avait été examiné le 19 février 2016, par le chef du gouvernement, Habib Essid, au cours d’une réunion tenue à Dar Edhiafa, à Carthage, avec les membres du Conseil des analyses économiques.
A noter que le Conseil des analyses économiques, constitué de 10 enseignants universitaires et cinq membres représentant l’administration tunisienne, a une vocation consultative.