L’homme d’affaires Bassem Loukil et président du Groupe Loukil a appelé à créer “un front national de lutter contre les barons de la contrebande, du commerce parallèle, de la corruption et du népotisme”. Ce front, a-t-il dit, serait constitué d’hommes d’affaires, de représentants de la société civile, de députés, d’universitaires, de journalistes ainsi que de toutes les compétences voulant faire sortir le pays de la crise économique.
Loukil, qui occupe également le poste de président du Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC) a exprimé sa crainte de voir la Tunisie se muer en un Etat de la mafia, si elle n’est pas sauvée du fléau du commerce parallèle, qui s’est fortement propagé au cours de cinq dernières années, avec un taux qui a grimpé de 40% à 55%.
Dans ce contexte, il rappelle que la prolifération du phénomène du commerce parallèle a causé la baisse des ressources fiscales de 1,5 milliard de dinars en 2014 après avoir été dans la limite de 1,2 milliard de dinars en 2012, selon le rapport des experts de la Banque mondiale (BM).
Face à une telle situation, les investisseurs et les créateurs de richesses quitteront le pays qui sera, dès lors, dirigé par les contrebandiers et les corrompus. Plusieurs parties dont les entreprises de l’Etat sont devenues une continuité des réseaux de la contrebande consacrant la culture de l’évasion de la sanction et du contrôle pour les contrebandiers et enserrant l’étau autour des entreprises productrices qui accomplissent leur devoir fiscal et social.
Les principales priorités du Front, auquel a appelé Loukil, concernent la lutte contre la contrebande et la corruption, l’institution de réformes profondes permettant de réduire l’économie parallèle au profit de l’économie formelle, la réforme fiscale afin de consacrer le principe de l’équité fiscale et la réforme du climat des affaires qui incite vers le système de l’économie formelle. Cela sera concrétisé par le mécanisme de la réconciliation économique à travers la reddition des comptes, la libéralisation des capitaux et le lancement des initiatives de production et d’emploi.
D’après Loukil, l’arrêt des protestations et grèves est une question primordiale, si les Tunisiens veulent sauver leur pays d’une décimation inévitable, soulignant qu’en dépit de sa faiblesse, l’Etat doit contrecarrer ce danger.
Concernant le gouvernorat de Sfax, Loukil a appelé à la nécessité de privatiser le technopole de la région, pour que cet espace puisse réaliser le saut escompté et jouer un rôle de premier plan dans la transformation de la région en une ville intelligente, l’objectif étant d’être à l’avant-garde en matière de la technologie numérique et de services de santé évolués aux plans local et international.
Il a souligné que la plupart des projets du Grand Sfax sont à l’arrêt, à l’instar de ceux du métro et de “Taparura”. En revanche, des solutions ont été trouvées s’agissant des projets de la ville sportive et du centre hospitalo-universitaire (CHU).
L’homme d’affaires fait remarquer, par ailleurs, que la concrétisation de la décentralisation est à même de contribuer à solutionner les problèmes auxquels font face Sfax et d’autres gouvernorats, en raison de la centralisation des décisions, en plus du commerce parallèle, qui constituent comme l’une des causes de la régression de cette région du deuxième plus grand gouvernorat économique au septième rang.