Le projet de gestion agro-sylvo-pastorale entamé depuis 2012, dans le parc de Bouhedma, situé entre Sidi Bouzid et Gafsa, a débouché sur des résultats satisfaisants, selon les responsables et partenaires de ce projet, qui s’exprimaient à un séminaire de clôture organisé, mardi 8 mars à Tunis.
Le projet, d’un coût global d’environ 520.000 euros, cofinancé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 400.000 euros, est réalisé dans le cadre d’un partenariat tuniso-espagnol entre les institutions tunisiennes de recherche, l’INGREF et l’IRESA et le Centre de recherche forestière de Catalogne (Espagne) avec la collaboration des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement.
D’après Youssef Laâmari, chef de projet (Tunisie), les résultats assignés à ce projet ont été atteints. Il s’agit surtout de l’implication des populations vivant à la périphérique aux actions de sauvegarde et de protection de la biodiversité très importante de ce milieu naturel.
Il a cité d’autres résultats plus concrets tels que la création d’une pépinière pour conserver les espèces végétales et aussi repeupler et planter les zones non boisées du parc, la construction d’un écomusée outre l’aménagement d’enclos de réception des animaux (300 à 600 m²) et d’autres enclos d’exposition.
Le projet a aussi aidé à réduire la pression sur le parc à travers la plantation d’arbres fruitiers adaptés au climat de cette zone (oliviers, pistachiers, amandiers..) pour faire bénéficier les populations riveraines de sources de revenus.
“L’UE se félicite de ce projet à contenu social très important et qui crée un lien plus étroit entre la population locale et les institutions de l’Etat dans le cadre de l’approche participative”, a déclaré, à cette occasion, Stefano Corrado, représentant de la délégation de l’UE en Tunisie.
Il a rappelé que l’objectif recherché est d’améliorer durablement les conditions de vie des populations vivant à la périphérique du parc et d’assurer leur participation à la conservation de la biodiversité de ce milieu classé, depuis 1977, par l’UNESCO, réserve de la biosphère.
L’ambassadeur d’Espagne à Tunis, Juan Lopez Doriga, a indiqué, à cette occasion, que la Tunisie, pays dont les liens sont très étroits avec l’Espagne, reste toujours prioritaire pour la coopération internationale espagnole, faisant état de la prédisposition de son pays à accompagner d’autres projets de développement dans le pays.
Il a annoncé, à cet effet, que son pays envisage d’ouvrir un bureau de coopération internationale en Tunisie et de continuer à accompagner d’autres projets de ce genre.
Le représentant du ministère de l’Agriculture, Jalel Laâbidi, a rappelé que 1 million de Tunisiens, soit 10% de la population tunisienne, vivent dans les zones forestières, ce qui nécessite le développement des initiatives de valorisation des potentialités de ces milieux en associant les populations locales. Il a déclaré que pour le département de l’Agriculture, ce genre de projet revête une importance particulière compte tenu des impacts des changements climatiques qui se font de plus en plus sentir.
Aziz Darghouth, président de l’IRESA (Institution de la recherche et de l’enseignement supérieur agricole), a évoqué, pour sa part, la fonction sociétale de la recherche, concept démontré dans le projet du parc de Bouhedma.
L’idée est de développer un enrepreunariat local dans le cadre duquel on peut associer la recherche au développement économique à travers la valorisation des potentialités des régions, a-t-il expliqué, relevant qu’un travail institutionnel doit être engagé dans ce sens “pour ne plus parler de régions défavorisées”.
Créé en décembre 1980, le parc national de Bouhedma s’étale sur superficie de 16.448 hectares entre les gouvernorats de Sidi Bouzid et Gafsa.
Deuxième plus grand parc national de Tunisie, il compte environ 500 espèces végétales et sa flore est constituée, en majeure partie, par une steppe arborée, l’une des rares pseudo-savanes qui existent encore en Afrique du Nord.
Quant à la faune du parc, elle comprend plusieurs espèces animales en voie de disparition telles que le mouflon à manchettes et la gazelle dorcas.
La Tunisie compte 17 parcs nationaux, 27 réserves naturelles et 38 zones humides d’importance internationale (RAMSAR).