Le débat sur le projet de loi portant sur le statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT) s’est poursuivi, jeudi 10 mars à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans le cadre de la Commission des finances, de la planification et de développement.
Des membres de la Commission ont demandé des éclaircissements sur l’intérêt d’introduire l’indépendance de la BCT dans ce projet de loi, s’interrogeant sur la nature des pressions auxquelles est exposé le gouverneur de la BCT.
Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, a répondu que l’indépendance de la Banque constitue une condition à la réussite de certaines fonctions, précisant cependant que cette indépendance n’exclut nullement la reddition des comptes ou la réalisation d’audit.
Il a nié avoir subi des pressions durant son mandat, tout en reconnaissant qu’un différend l’a opposé au gouvernement, notamment en ce qui concerne le calcul du taux de croissance.
Le projet de loi prévoit d’autres mécanismes destinés à faire face aux difficultés financières et à renforcer la complémentarité entre la BCT et le gouvernement dans ce domaine, a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre des Finances, Slim Chaker, a précisé que le projet de loi permettra de moderniser la BCT pour qu’elle soit au diapason des mutations enregistrées dans le secteur bancaire après la crise financière qui a commencé aux Etats-Unis d’Amérique en 2008, ce qui est de nature à donner une image positive de la Tunisie.
L’adoption de ce projet est de nature à améliorer l’image du pays et de sa notation souveraine et partant à lui permettre d’avoir des crédits à moindre coût sur le marché financier international, a-t-il dit.
Chaker a par ailleurs souligné l’impératif de garantir également, l’indépendance de l’Institut national de la statistique pour éviter la manipulation des données et en faire un outil de contrôle des données fournies par le gouvernement ou la BCT d’autant que les députés de l’ARP peuvent les utiliser pour évaluer le rendement du gouverneur.