L’usage des antibiotiques en Tunisie a augmenté de 38%, entre 2005 et 2013, et peut s’accroître à des niveaux supérieurs au cours des prochaines années. C’est ce qu’a fait savoir, mardi 15 mars, le directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), Tarek Ben Jazia, lors d’une journée de sensibilisation ayant pour thème «pour une alimentation sans antibiotiques», organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits du consommateur.
Ben Jazia a expliqué que l’usage des antibiotiques en Tunisie a dépassé les moyennes enregistrés dans certains pays, comme la France, la Grèce et la Hollande. Il a précisé que 50% des antibiotiques utilisés dans le monde sont destinés à l’élevage, soit pour le traitement ou encore pour l’accélération de la croissance. De ce fait, cette situation nuit à la santé de l’être humain, en provoquant une résistance aux antibiotiques et en allongeant ainsi la période de la maladie pour en amplifier les risques.
Dans ses rapports, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’usage des antibiotiques à l’échelle mondiale passerait de 63,2 mille tonnes actuellement à 105,3 mille tonnes à l’horizon 2030.
Quant à l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle souligne la possibilité de l’augmentation de la consommation des viandes, toutes variétés confondues, au cours des 35 ans à venir, ce qui montre clairement l’accroissement des impacts des antibiotiques administrés aux animaux sur la santé de l’être humain et l’environnement.
Le ministre du Commerce, Mohsen Hassan, a mis l’accent sur l’importance de s’orienter vers l’agriculture biologique et d’utiliser les méthodes modernes d’élevage, afin de garantir au consommateur la conformité des produits aux normes de sécurité alimentaire. Selon lui, l’usage des antibiotiques dans le domaine agricole pose un grand problème au niveau de l’exportation surtout que les pays importateurs des produits tunisiens fixent des conditions draconiennes dans ce domaine.
Il a fait savoir que son département oeuvre à promulguer une loi relative à la sécurité des produits alimentaires et des aliments destinées aux animaux, ce qui est de nature, a-t-il dit, à renforcer le contrôle des produits en Tunisie et à garantir la sécurité des aliments mis sur le marché. Ces mécanismes sont susceptibles de garantir une meilleure protection de la santé du consommateur selon la méthode «de la fourche à la fourchette».
Ledit projet de loi va asseoir «les principes généraux de la sécurité alimentaire et l’alimentation des animaux, à l’instar du principe de l’analyse des risques ainsi que celui de la transparence».
Le ministre a annoncé, dans ce cadre, la constitution d’un groupe de travail pour la révision du statut des agents du contrôle économique, et que ce corps sera renforcé afin d’intensifier le contrôle des circuits de distribution et la protection du consommateur.