Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a reçu, jeudi 17 mars au siège de son département, une délégation de 19 ambassadeurs et de chargés d’affaires des pays d’Afrique subsaharienne conduite par le doyen du groupe africain et ambassadeur du Cameroun, Claude Joseph Mbafou.
A cette occasion, Jhinaoui a fait savoir que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tradition de concertation et de coordination que la Tunisie souhaite instaurer d’une manière régulière avec les pays d’Afrique subsaharienne. Il s’agit, a-t-il dit, d’insuffler un nouvel élan à la dynamique de coopération avec les partenaires africains, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne, en vue d’inaugurer une nouvelle étape de coordination, de solidarité et un partenariat gagnant-gagnant dans tous les domaines d’intérêt commun.
«En plus des échanges économiques traditionnels avec les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, la Tunisie souhaite marquer une présence accrue en Afrique de l’est et en Afrique australe, deux régions incontournables pour un déploiement naturel de la politique étrangère tunisienne dans le continent», souligne le chef de la diplomatie tunisienne.
Dans leurs interventions, les chefs de mission diplomatique africains présents ont souligné l’importance de raffermir les relations bilatérales de leurs pays respectifs avec la Tunisie dans tous les domaines. Les représentants de la Guinée et de l’Angola se sont félicités «de la disposition de la Tunisie à promouvoir la coopération et la coordination avec leurs pays et son attachement à régulariser cette coopération». Selon eux, le discours du ministre des Affaires étrangères constitue «une feuille de route illustrant les ambitions de la Tunisie envers l’Afrique et plus particulièrement les pays subsahariens».
De son côté, la diplomate sénégalaise a fait remarquer que les relations tuniso-sénégalaises sont aujourd’hui fortes de près de 67 accords de coopération conclus entre les deux pays dans plusieurs domaines dont la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur et la culture. «Au même titre que la Tunisie, les pays de l’Afrique subsaharienne sont à un tournant socio-politico-économique», a-t-elle indiqué.
L’ambassadeur d’Ethiopie a fait savoir que son pays est confronté à des défis majeurs sur le plan économique, mais également au niveau sécuritaire avec la recrudescence de la menace terroriste. «Le développement économique demeure tributaire de la sécurité et de la stabilité», a-t-il souligné, notant qu’une telle rencontre constitue une occasion propice pour l’examen des moyens permettant de consolider la coopération à tous les niveaux.
En réponse aux interventions des diplomates, ayant notamment soulevé la question du terrorisme, Jhinaoui a assuré qu’il s’agit d’un combat commun et qu’aucun pays n’est «capable à lui seul de combattre ce fléau désormais global». «Au moment même où l’Afrique connaît une phase de croissance économique soutenue, notre continent est aussi frappé de plein fouet par le terrorisme. Face à cette menace potentielle et globale, la responsabilité nous incombe d’être solidaires et de coopérer étroitement pour la combattre», a-t-il dit.
A ce titre, il a annoncé la tenue en Tunisie, les 21 et 22 courant, de la réunion des pays du voisinage de la Libye, afin de réunir les conditions nécessaires au règlement politique de la crise libyenne.
A noter qu’une minute de silence a été observée au cours de la rencontre à la mémoire des victimes des attentats terroristes survenus récemment en Afrique (Burkina Faso, Mali et dernièrement en Côte d’Ivoire et au Niger).