Les Tunisiens demeurent en grande majorité attachés à l’indépendance de leur pays, à ses leaders historiques et à ses institutions républicaines, s’agissant particulièrement du fondateur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba, et de l’armée nationale.
C’est là globalement l’esprit d’un précieux sondage effectué par le Sigma Conseil sur la perception que se font les Tunisiens de l’indépendance de la Tunisie et de ses acquis, 60 ans après. Les résultats de ce sondage, effectué en partenariat avec la fondation allemande Konrad Adenauer, ont été rendus publics, jeudi 17 mars 2016, dans le cadre de l’émission “El Yaoum Etthamen“ sur la chaîne privée El Hiwar Ettounsi.
En voici les principales révélations.
Interrogés sur “le degré d’indépendance de la décision politique et économique tunisienne“, 62% des sondés ont estimé qu’elle est relativement indépendante contre 29% qui pensent le contraire, tandis que 9% ne se prononcent pas. Une nuance, pour les personnes qui considèrent que la décision économique n’est pas indépendante, leur taux s’élève à 34%.
A la question “quels sont, dans l’ordre, les principaux acquis accomplis depuis l’indépendance“, les enquêtés citent l’armée (92%), la gratuité de l’enseignement (83%), le régime républicain (74%), la généralisation des services de santé publique (66%), la planification des naissances (66% et l’émancipation de la femme (64%).
Bourguiba demeure le leader incontesté
Interpellés sur “les personnages qui ont contribué le plus à l’indépendance du pays“, les sondés ont évoqué, toujours dans l’ordre, les leaders Habib Bourguiba (77%), le syndicaliste Farhat Hached (42%), Salah Ben Youssef (15%), Abdelaziz Thaalbi (15%) et Mohamed Daghbaji (8%).
Les sondés ont eu à se prononcer, également, sur “les menaces qui pèsent, aujourd’hui, sur l’indépendance du pays“. Dans leur imaginaire, la menace terroriste vient en premier lieu (72%). Suivent très loin celles de la détérioration de la situation économique (23%), les conflits entre les partis politiques (17%), les interventions étrangères -du genre immixtion des chancelleries étrangères dans les décisions internes- (11%), et l’absence d’égalité et de solidarité sociale (6%).
La Tunisie, désormais, sur la bonne voie
Par delà ces résultats, l’enseignement à tirer est celui-là: les Tunisiens, dont l’âge moyen est de 30 ans -ce qui signifie que l’écrasante majorité d’entre eux n’ont pas connu ni le colonialisme ni l’indépendance-, restent fidèles aux bâtisseurs de la Tunisie moderne et aux réformes qu’ils avaient initiées pour changer le pays et le doter des attributs de la pérennité. Mention spéciale ici pour l’effort entrepris en matière d’éducation et d’enseignement.
Est-il besoin de rappeler que le taux d’analphabétisme, qui était de l’ordre de 85% en 1956, a été, après 60 ans d’indépendance, ramené à 18,5% environ. C’est de toute évidence des progrès énormes.
Par ailleurs, cette affirmation indéfectible de l’attachement des Tunisiens à l’indépendance constitue en soi un acquis de première importance au regard de la dislocation et de l’effritement que connaissent plusieurs Etats arabes qui encourent le risque d’être rayés de la carte. Cas de la Syrie, de l’Irak, du Yémen, de la Libye… Les Tunisiens ne peuvent que s’en féliciter.