La Tunisie comme la France sont une cible pour le terrorisme “en raison des valeurs communes de démocratie, de pluralisme et d’ouverture” que les deux pays partagent, a estimé vendredi à Tunis le ministre français des Affaires étrangères et du développement international, Jean-Marc Ayrault, en visite dans notre pays.
“Pour mon premier déplacement officiel au Maghreb, j’ai choisi de venir en Tunisie porteur d’un message de confiance, de soutien et d’amitié à la Tunisie et à son peuple”, a déclaré Ayrault qui intervenait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui.
Le succès de la transition démocratique tunisienne est “insupportable pour les obscurantistes de Daech”, a encore noté le chef de la diplomatie française, estimant que l’attaque menée contre Ben Guerdane, dans le sud tunisien, visait à abattre les frontières et défier un Etat démocratique et souverain.
Il a relevé à cet égard que la réponse du peuple et des forces armées tunisiennes “était forte et sans équivoque. La Tunisie et les Tunisiens gagneront cette bataille contre le terrorisme, j’en suis convaincu”, a-t-il assuré.
Evoquant la question libyenne, le chef de la diplomatie française a souligné l’importance que la Libye soit stable “pour garantir la sécurité des libyens d’abord et de l’ensemble des pays tout autour notamment la Tunisie qui se trouve en première ligne”, en témoignent les récents évènements de Ben Guerdane, a-t-il dit.
Par ailleurs, il a déclaré que “la France soutient pleinement le processus politique en cours devant mener à la constitution d’un gouvernement d’union nationale”.
Evoquant la coopération et le partenariat bilatéral, Ayrault a souligné la multiplication par quatre du volume de la coopération sécuritaire et militaire tuniso-française, durant la période 2014/2015, citant le déblocage, sur deux ans, d’une aide exceptionnelle de 20 millions d’euros (un peu plus de 40 MDT).
Le ministre a rappelé à ce propos la décision de la France de mettre en oeuvre un plan quinquennal de redressement économique d’un milliard d’euros au profit de la Tunisie avec des champs d’intervention prioritaires portant sur l’emploi, le développement des gouvernorats défavorisés, les grandes réformes structurelles et le tourisme.
De son côté, Khemaies Jhinaoui a estimé que la visite du chef de la diplomatie française “est un message fort, témoin de la solidarité et du soutien de la France au processus de transition en Tunisie”.
“Cette visite s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique marquant les relations bilatérales tuniso-françaises et tend à raffermir davantage les relations de la Tunisie avec son premier partenaire européen”, a encore souligné Jhinaoui, citant la reconversion de 60 millions d’euros de dettes tunisiennes pour la réalisation de grands projets dont un hôpital universitaire à Gafsa.
Concernant la menace terroriste, Jhinaoui a souligné l’importance pour la Tunisie de profiter de l’expertise et des compétences sécuritaires et militaires de la France pour sécuriser ses frontières et se prémunir contre la menace terroriste, “dont aucun pays ne peut en être aujourd’hui à l’abri et ne peut y faire face seul”, a-t-il dit.