L’industrialisation et le commerce du lait de chamelle pourraient être un investissement rentable dans les gouvernorats du sud tunisien et aider à créer de multiples projets et opportunités d’exportation. C’est ce qu’estime Mohamed Moâtallah, originaire de Hezoua et propriétaire du premier point de vente du lait de chamelle à Tozeur.
Passionné d’élevage des camélidés, Mohamed a choisi de créer un noyau pour un projet rêvé à travers lequel il veut approfondir l’étude de cette filière, sa rentabilité économique et sa capacité à répondre aux besoins de production.
Il a ainsi aménagé une bergerie pour l’élevage de 50 têtes de camélidés dans la délégation de Hezoua et un point de vente du lait de dromadaire à Tozeur. “Ce n’est qu’un premier pas vers la réalisation d’un plus grand projet de vente de viandes de chameaux et de lait de dromadaire et dérivés”, a-t-il déclaré à la TAP. Toutefois, le rêve de Mohamed se heurte à plusieurs difficultés liées au secteur de l’élevage des camélidés, “qui demeure encore classique et marginalisé”, d’après ses dires.
Le secteur a besoin d’être modernisé
Le maintien des anciennes méthodes d’élevage sans modernisation réduit la rentabilité du secteur et le rend incapable de concurrencer d’autres activités d’élevage, tels que l’élevage bovin, estime-t-il.
Parmi les difficultés qui empêchent le développement de cette activité, Mohamed a cité également le manque de fourrages et l’absence d’actions de promotion concernant les spécificités et les vertus du lait et de la viande des dromadaires, lesquels sont encore absents des étalages des grandes surfaces. Il s’agit également de l’insuffisance des recherches scientifiques et pratiques sur l’élevage des camélidés.
D’après cet éleveur, il faut encourager les initiatives d’amélioration des races et développer les méthodes de l’élevage et aussi inciter les petits éleveurs, les investisseurs et les jeunes à la recherche d’emploi, à l’élevage des chameaux, et ce en finançant des projets d’élevage d’au moins 20 têtes de camélidés.
Au sud tunisien, la délégation de Hezoua est l’une des régions les plus connues par l’élevage camelin. Cependant, le cheptel n’a pas augmenté de plus de 50% par rapport à celui qui existait depuis 30 ans.
Rappelons que les services régionaux à Tozeur ont entamé, il y a 3 ans, la mise en oeuvre d’une stratégie de promotion du secteur de l’élevage des chameaux grâce à laquelle 40 projets d’élevage (20 têtes pour chaque promoteur) ont été financés, dans une première étape à travers la Banque tunisienne de solidarité (BTS) à Hezoua et Tamerza.