A l’occasion de la journée d’étude «Lutte contre l’échec et le décrochage scolaires: choix et solutions», organisée samedi 19 mars 2016, au Sheraton en présence du ministre de l’Education, Néji Jalloul, et plusieurs cadres de son département, nous avons cherché à comprendre les tenants et aboutissants de la Fondation AMANA créée par le Groupe Loukil. Et nous avons donc sollicité Bassam Loukil, le président de ladite fondation et par ailleurs pdg du groupe éponyme.
En effet, à la question pourquoi avoir créé AMANA et quels sont ses objectifs et sa cible, M. Loukil a répondu: «Dans le cadre de sa responsabilité sociétale, le Groupe LOUKIL a créé la Fondation AMANA dans le but de porter aide aux familles nécessiteuses et aux jeunes de ces familles dans le domaine de l’éducation pour leur assurer une meilleure scolarité.
La Fondation intervient pour fournir des fournitures scolaires lors de la rentrée surtout dans les zones qui en ont le plus besoin, réhabilitation des établissements scolaires, organisation des évènements sportifs et culturels pour une meilleure adhésion à l’environnement scolaire, l’instauration de programmes de réintégration dans la vie scolaire…»
Toujours au cours de cette du Sheraton, le patron du Groupe Loukil a évoqué le manque d’employabilité des diplômés tunisiens. Pourriez-vous nous en dire plus? Qu’avez-vous suggéré au ministère de l’Education pour palier à cette insuffisance?
Réponse:«Effectivement, nous avons aujourd’hui un sérieux problème dans l’intégration des jeunes diplômés dans la vie professionnelle à cause de la nature des diplômes qu’ils détiennent. En effet, il y a un énorme déséquilibre entre les besoins du marché de l’emploi et l’offre qui est sur le marché du fait que les programmes proposés au niveau universitaire ne sont pas en harmonie ni avec les contraintes et priorités économiques du pays ni les orientations et besoins du secteur privé. Ceci doit être remédié immédiatement par l’introduction de nouveaux cursus universitaires en phase avec les besoins réels du marché de l’emploi et surtout avec la reprise des diplômes professionnels. Nous avons trop de maîtrisards en droit et littérature et très peu en matières scientifiques d’appoint».
Quand on lui a posé la question de savoir s’il est possible d’implémenter en Tunisie le système américain en matière d’études supérieures, la réponse de Bassam Loukil ne souffre pas d’équivoque: «Ce serait vraiment une excellente solution si on arrivait à copier le modèle américain dans ce domaine. Il est possible et facile à implémenter si seulement on parvient à dépasser les rouages administratifs qui bloquent très souvent le rapprochement secteur publique/secteur privé.
Nous pouvons mettre en place des commissions mixtes pour l’évaluation des programmes d’éducation pour mieux évaluer les besoins futurs du secteur privé de l’emploi et engager les sociétés privées à prendre en charge des quotas d’étudiants pour leur assurer, non seulement une bourse d’étude, mais surtout une meilleure compréhension du milieu du travail qui l’attend, assurer des formations continues durant les vacances en Tunisie et à l’étranger et garantir son intégration dans la vie professionnelle dès l’obtention du diplôme».
Enfin, on lui demandé s’il envisageable, pour les prochaines années, que le Groupe Loukil s’associe à des universités pour former vous employés et cadres, là également M. Loukil a été clair, net et précis sur les visions de sa firme: «Absolument oui et c’est ce que nous voulons instaurer dès 2017, et nous sommes actuellement en pourparlers avec des universités dans ce sens. Il est important de sécuriser l’avenir du groupe par le biais de ressources humaines qualifiées et bien préparées à la tâche qui les attend dès un jeune âge.