Lorsque les Américains ont bombardé un essaim de terroristes tunisiens à Sabratha en Libye, ils l’ont fait sans état d’âme et sans aucune considération droit-hommiste pour ces barbares.
Les Algériens ont fait autant quand ils ont eu à traiter, du 16 au 19 janvier 2013, la prise d’otages sur le site d’exploitation gazière In Amenas, également appelée prise d’otages de Tiguentourine (sud de l’Algérie) par «Les Signataires par le sang», un groupe islamistedissident d’Al-Qaida au Maghreb islamique. Cette attaque avait fait 66 morts dont 37 otages et 29 terroristes. Aucune perte n’a été déplorée parmi les forces de sécurité algérienne.
Ces jours-ci, face à la recrudescence des attentats terroristes dans la région, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a donné l’ordre de tirer sur toute silhouette et sur tout véhicule qui oseraient franchir les frontières du pays.
En Europe, après l’attentat meurtrier de Bruxelles, les choses ne seront plus comme avant dans le Vieux continent. Les Européens ne vont pas tarder à durcir leurs positions à l’endroit des terroristes et à radicaliser leur riposte.
Cela pour dire que le principe est simple: on ne négocie pas avec un terroriste qui tue lâchement des personnes innocentes.
Cabale nahdhaouie pour un dialogue avec les terroristes
En Tunisie, au moment où presque tous les pays s’emploient à verrouiller leurs frontières et à lutter avec plus de fermeté et plus de détermination contre le terrorisme et ses pépinières (les mosquées), des parties au pouvoir manœuvrent aux fins de maquiller la réalité sur les lieux de culte dans le pays et de préparer le terrain pour une future négociation avec les terroristes en vue de leur réhabilitation et réintégration dans la société.
Le premier à l’avoir fait n’est autre que Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, premier parti du pays après l’émiettement du parti vainqueur aux dernières élections, Nidaa Tounès. Au lendemain du raid contre Sabratha, il a osé déclarer sans aucune décence que «les daechiens tunisiens frappés en Libye étaient les enfants égarés de la Tunisie».
Une semaine après, un des ministres nommé par ses soins au sein du nouveau gouvernement Essid II, en l’occurrence le ministre de la Justice, Omar Ben Mansour, a déclaré en public qu’«il est possible de réhabiliter les terroristes repentis par le dialogue»,avant d’ajouter que «les terroristes sont les enfants de la République qui se sont égarés et pris un mauvais chemin».
Pour un pays qui aspire à devenir un Etat de droit, les propos de ce ministre, qui a en plus la lourde charge de veiller au respect de la loi, sont, le moins qu’on puisse dire, scandaleux. Au lieu de s’aventurer sur l’indécente piste sans issue de la réconciliation avec les terroristes, ce ministre a intérêt à justifier ses honoraires payés par le contribuable, à balayer devant sa maison et à bien gérer, entre autres, les prisons. Est-il utile de rappeler ici le témoignage poignant, sur les ondes de Radio Mosaïque, du rappeur Mohamed Zorgui, alias «7amma Gladiateur», lequel a révélé que les terroristes détenus manœuvrent en toute liberté dans les prisons, y vivent selon leur rythme et y font la pluie et le beau temps.
La trouvaille du ministre des Affaires religieuses
Un autre ministre, celui des Affaires religieuses, Mohamed Khalil, prétend, deux mois après sa nomination, avoir mis sous contrôle toutes les mosquées du pays, à l’exception d’une seule à Sidi Ali Ben Aoun (Ggouvernorat de Sidi Bouzid).
Pourtant, auparavant, le même ministre avait déclaré en marge de la prière de la pluie, dimanche 17 janvier 2016, qu’«entre 40 et 60 mosquées sont actuellement hors contrôle». Son prédécesseur, Othman Battikh, avait parlé un mois auparavant de 80 et plus. Pour parvenir à cet exploit, à savoir “une seule mosquée hors contrôle“ en un temps record, le ministre des Affaires religieuses a maquillé les chiffres. Ainsi, pour lui, est retenue comme une mosquée hors contrôle, toute mosquée où les trois principaux acteurs (imam, muézin et intendant) sont des takfiristes (de sinistres personnes qui professent l’apostasie). L’étiquette «hors contrôle» disparaît des statistiques du ministre dès qu’il s’agit d’un ou deux des trois responsables en charge de la mosquée.
Ce sinistre ministre, qui a accusé, gratuitement et sans aucune référence sérieuse, l’élite du pays de ne pas lire et apprendre le coran, a omis que les djihadistes terroristes qui ont tué, de sang-froid, de braves soldats et de personnes innocentes parmi les citoyens, de touristes et autres forces de l’ordre, ont appris justement le coran dans ces mosquées qu’il cherche aujourd’hui à blanchir par la trouvaille «mosquée takfiriste partiellement».
Pis, Lotfi Zitoun, un autre dirigeant d’Ennahdha réputé pour être le fils spirituel du gourou, a proposé dans un article publié le 22 mars 2016, dans le journal Al Chourouk, «une amnistie générale» et insisté sur «l’enjeu pour le pays d’instaurer un climat de pardon, d’union et de réconciliation en Tunisie loin des adversités politiques».
Sans crier gare, pour sa part, Abdellatif Mekki, député d’Ennahdha, a tiré à boulets rouges, sur sa page Facebook, sur le penseur et philosophe Youssef Seddik pour tenir, lors d’une émission sur les ondes de la radio nationale, un discours progressiste sur l’Islam comme si ce dirigeant nahdhaoui avait le monopole de l’Islam.
Pour lui, le fait que les nahdhaouis fassent la prière cinq fois par jour avec en prime un cours magistral par semaine (la prière du vendredi) n’est pas suffisant. Entendre par-là que le fait d’être pratiquant ne leur garantit pas d’être de bons croyants et de bons musulmans. Le Souci d’Abdellatif Mekki est d’occuper l’espace et de tout accaparer comme s’il était mandaté par une force divine pour défendre l’Islam.
Toujours est-il que si l’émission de Youssef Seddik a dérangé ce think tank nahdaoui, cela ne peut signifier que le penseur est en train de faire du bon boulot et qu’il est en train de faire mouche. Nous ne pouvons que saluer ce penseur éclairé.
Les nahdhaouis jouent à contre-courant
Cela pour dire in fine que cette cabale menée par des ministres et hauts cadres du parti Ennahdha sous la conduite de Ghannouchi dans l’ultime but d’imposer le dialogue et la réconciliation avec ces terroristes chastement appelés «nos enfants égarés» est amorale et indécente. Cette culture de tolérance à l’endroit de ces bouchers modernes justifie en partie «le laxisme» avec la Troïka qui a favorisé l’émergence de ce fléau dans le pays. Elle s’inscrit en plus à contre-courant de la fermeté avec laquelle les pays exposés au terrorisme luttent contre ce fléau.
Une évidence, les nahdhaouis donnent l’impression qu’en leur qualité de mouvement se réclamant, historiquement, des “Frères musulmans“, demeurent la matrice des djihadistes terroristes, qu’ils soient des daechiens, membres de Hizb Ettahir, d’Al Qaïda, d’Ansar Chariaa…
Personnellement, je suis vacciné. J’ai appris à ne jamais les croire et à ne pas distinguer entre l’Islam politique et l’Islam djihadiste.