«Nous sommes une famille». Ces mots reviennent souvent dans la bouche de Ridha Charfeddine lorsqu’il raconte le parcours d’UNIMED qu’il a créé en 1989. Et à supposer qu’il en ait ne fusse qu’un peu douté auparavant, le président directeur a acquis la certitude qu’«UNIMED est une famille» le 14 janvier 2011. Le fondateur du laboratoire pharmaceutique leader sur les produits ophtalmiques et injectables (avec 27% de part de marché) rappelle sans une fierté certaine que lors du week-end durant lequel il y a un peu plus de cinq ans la Tunisie a basculé dans l’après-Ben Ali, ses employés se sont relayés pour assurer la protection des usines d’UNIMED contre d’éventuels agresseurs.
D’ailleurs, le travail ne s’est arrêté qu’un seul jour, lundi 16 janvier, et a repris dès le lendemain. Cet esprit de famille, cette solidarité sans faille, constitue la première clef de la réussite de ce qu’il a bâti, selon M. Charfeddine. Qui en voit au moins une autre: la maîtrise quasi totale de tous les facteurs entrant dans l’équipement et l’aménagement, en plus de la production d’UNIMED. «Tout a été installé et réalisé en interne par nos propres équipes. Lorsque par exemple il faut remplacer un panneau défaillant, nous n’attendons pas l’arrivée d’un technicien de l’extérieur. Il est remplacé immédiatement par les nôtres», se félicite le président directeur général d’UNIMED.
Vingt-six ans après sa création, UNIMED, qui inaugure une nouvelle et 6ème unité industrielle dans un mois, aborde une nouvelle phase de sa vie avec son introduction en Bourse. Le laboratoire pharmaceutique y va pour lever les fonds nécessaires à son développement. Pour ce faire, le laboratoire pharmaceutique, fondé en 1989 par Ridha Charfeddine, mettra un peu plus de 14% de son capital sur le marché, en l’occurrence 8% pris sur la part majoritaire détenue par M. Charfeddine, et les 6% que contrôlent encore l’émirati Abraaj Capital et Proparco à travers le fonds SGAM Al Kantara, après avoir cédé en décembre dernier un bloc représentant près de 29% du capital.
«UNIMED ayant mûrie et s’étant développée, il ne faut plus qu’elle reste une affaire familiale», justifie son président directeur général.
Selon M. Charfeddine, les capitaux levés serviront à financer le nouveau plan de développement (Lire : Tunisie: L’entreprise pharmaceutique UNIMED à la Bourse de Tunis).
Jusqu’ici UNIMED finançait son développement sur ses fonds propres. «Nous n’avons pas distribué de dividendes depuis 20 ans, car les bénéfices étaient automatiquement et intégralement réinvestis», souligne M. Charfeddine, lors de la visite mardi 22 mars d’un groupe de journalistes et d’intermédiaires en Bourse aux installations d’UNIMED à Sousse.
Avec 600 employés, dont 38% de cadres –parmi lesquels 18 pharmaciens-, UNIMED écoule près de 14 millions par an, dont 40% à l’export vers l’Europe.