Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, a catégoriquement refusé l’entrée de la monnaie électronique décentralisée «Bitcoin» sur le marché tunisien. Cette monnaie électronique, utilisée sur le réseau Internet, qui a conquis le monde depuis les dernières années, est utilisée pour les opérations de vente et d’achat.
Intervenant lors d’un forum arabe sur les crimes financiers, organisé mardi 5 avril à Tunis par l’Union internationale des banquiers arabes, Ayari a indiqué que «cette monnaie est plus complexe que celle traditionnelle car elle peut être utilisée pour financer le terrorisme». Et d’ajouter que cette monnaie virtuelle Bitcoin qui utilise des technologies sophistiquées, très difficiles à discerner, constitue un refuge idéal pour financer les opérations terroristes, d’autant plus que les gouvernements ne peuvent sévir contre en raison d’un manque de moyens.
Pour le gouverneur, le système de veille qui assure le suivi des crimes d’argent et le financement du terrorisme a été finalisé après la mise en place, il y a deux semaines, de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme qui mettra à la disposition des autorités plus de moyens de contrôle.
Ayari a, par ailleurs, souligné que plusieurs banques tunisiennes ont refusé d’accorder l’autorisation de gestion de quelques comptes bancaires relevant de pays étrangers, sans toutefois donner de plus amples informations sur ces comptes ou les montants qui y sont déposés. Il a, dans le même cadre, rappelé que cette position s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des décisions des Nations unies qui visent à geler cet argent.
Le forum, qui se tient les 04 et 05 avril 2016, examinera la question de l’utilisation du financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, les moyens à même de lutter contre l’utilisation illégale de l’argent, en présence de plusieurs spécialistes et d’experts en finances. L’objectif du forum est d’assurer davantage de coordination entre le système bancaire arabe et de tirer profit de la législation internationale, à l’instar des accords de Bâle.