Les travaux de dédoublement de 3 routes devant relier les régions de l’intérieur aux pôles technologiques, moyennant une enveloppe de 450 millions de dinars (MDT), démarreront à partir du mois de juin 2016, a déclaré le directeur général des ponts et chaussées au ministère de l’Equipement, Slaheddine Zouari, au cours d’une table ronde sur les contrats de performance (CP), tenue mardi.
Il s’agit de la route nationale n°4 reliant Siliana et El Fahs, la route régionale n°133 pour relier Djbel El Ouest et Zaghouan et la route nationale n°12 devant relier Kairouan et Sousse. Ces projets s’inscrivent dans le cadre du projet de “Modernisation des Corridors de Transport Routier” (PMCTR), à la faveur d’un prêt de 200 millions de dollars et un don de 909.000 dollars, accordés par la Banque mondiale (BM), pour des assistances techniques, dont la mise en place d’une base de données routière et d’un contrat de performance (CP) type pour l’entretien routier en Tunisie.
Les contrats de performance sont une nouvelle forme d’entretien routier permettant de donner aux entreprises privées des sections de routes pour assurer le cadre environnemental. Il s’agit également d’effectuer des travaux relatifs à l’entretien routier (signalisations verticale et horizontale), à l’emploi partiel, à l’aménagement des espaces verts, à la propreté et au nettoyage, outre tout ce qui est en relation avec le domaine public routier, suivant des indicateurs de qualité, a précisé le directeur de l’entretien et l’exploitation des Routes Mourad Hamrouni.
Ces contrats, mis en place par la BM dans des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, permettent l’amélioration de l’entretien routier et des indicateurs de qualité, a-t-il ajouté. En vertu de ces contrats, l’administration sera plus exigeante envers les entreprises chargées de la réalisation des projets dans le cadre des CP.
Pour sa part, la représentante résidente de la Banque mondiale à Tunis, Eileen Murray, a souligné que l’introduction en Tunisie des “contrats de performance” permettra d’appliquer un système de gestion beaucoup plus rationnel et adapté au niveau du développement des routes et des ressources humaines et budgétaires.
En effet, les contrats de maintenance liés à la performance ont pour buts de rationaliser, d’optimiser et de maîtriser les dépenses de manière pluriannuelle. Dans le même contexte les fonds des activités seront décaissés en fonction de la qualité des services rendus. Il s’agit, a-t-elle avancé, non seulement d’une amélioration des dépenses publiques mais aussi d’un bénéfice pour les usagers des routes concernant l’amélioration de la mobilité.
Murray a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’importance de l’adaptation des contrats de performance au contexte tunisien, soulignant qu’ils ont fait leurs preuve dans d’autres pays de la région, dont le Maroc. A ce titre, la BM financera une étude de faisabilité des contrats de performance dans le contexte tunisien afin d’adapter les aspects réglementaires et institutionnels aux contrats, en vue de l’externalisation des travaux de maintenance du réseau routier et l’élaboration, en collaboration avec la profession, des cahiers des charges type pour les différents objectifs attendus par l’administration.
Le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Salah Arfaoui, a rappelé que le patrimoine routier de la Tunisie est constitué de 19.500 km de routes et 50.000 km de pistes rurales dont 17.500 km revêtus.
Il a souligné que l’entretien routier est devenu une priorité, affirmant que le budget alloué à cet effet a doublé au cours de ces dernières années.