L’Espace des compétences tunisiennes (ESCOT) vient de lancer, à Paris, une série de rencontres sur les défis énergétiques que la Tunisie est appelée à relever à l’horizon 2030, et ce dans le cadre du “Livre blanc” que l’Espace est en train de réaliser à ce sujet.
Le coup d’envoi a été donné par une table ronde sur «l’énergie en Tunisie, contextes, défis et enjeux pour 2030». Emir Pousse, ingénieur en énergie et procédés chimiques, a présenté les chiffres clés du secteur et les sources d’énergie en Tunisie.
Il a indiqué que «notre première source est le gaz naturel» et que la demande en énergie a triplé lors des dernières années, essentiellement, pour la production d’électricité. Et de souligner que la Tunisie est déficitaire énergétiquement depuis 2000, d’où la nécessité d’une transition énergétique durable pour pouvoir faire face à ce déficit lors des prochaines années.
Selon lui, «d’ici 30 ans, notre consommation va doubler», alors que les ressources sont limitées.
Ibrahim Soua, ancien conseiller chargé des mégaprojets auprès de l’ancien Premier ministre Mehdi Jomaa (2014), a, de son côté, fait un constat du secteur, affirmant que le pays dépend d’un seul fournisseur qui est l’Algérie duquel la Tunisie importe 47% du gaz naturel.
Il livre un autre souci, celui de l’absence du secteur privé dans le domaine de la production électrique. Il évoque ainsi les problèmes auxquels fait face la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), “déficitaire depuis 2008 à cause du coût de la production d’électricité qui est supérieur au coût de vente”, selon ses dires.
Il a, en outre, affirmé que les démarches entreprises, depuis 2009, pour réaliser la transition énergétique en Tunisie n’ont pas encore abouti. «La problématique énergétique est une équation non résolue», a-t-il dit.
Anis Krayem, consultant dans le domaine des énergies renouvelables estime que les choix stratégiques de la Tunisie doivent se baser sur les énergies renouvelables, «parce que nous n’avons pas de ressources. Cela permet de créer des opportunités d’investissement et d’emplois». Il considère cependant que la volonté politique est indispensable pour l’aboutissement de cette transition.
L’ESCOT prévoit d’autres rencontres en avril et mai 2016 au sujet du déficit énergétique en Tunisie, lors desquelles des propositions seront formulées par des spécialistes tunisiens installés en France, pour aider la Tunisie à relever les défis énergétiques.