Le 1er round des négociations sur le projet d’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’UE ont démarré, lundi 18 avril, à Tunis.
Au cours d’un point de presse, tenu à l’issue d’une première séance de travail, le conseiller chargé des dossiers économiques auprès du chef du gouvernement, Ridha Ben Mosbah, a souligné que ce 1er round vise à mettre en place avec la partie européenne, les principes et les objectifs assignés à cet accord.
“Les négociations seront principalement basées sur le principe de progressivité et sur une approche qui sera en faveur de la Tunisie”, a-t-il dit.
Il s’agit, en outre, d’associer les acteurs économiques et la société civile, a indiqué Mosbah, ajoutant que l’objectif recherché est de garantir la transparence des négociations, quant à leur objectif et leur calendrier.
S’agissant des délais des négociations sur tous les volets concernés par l’ALECA, le ministre a annoncé qu’elles varieront entre deux ans et demi à trois ans.
“Les documents préliminaires rédigés par la partie européenne seront publiés, à partir de jeudi prochain, sur le site web www.aleca.tn”, a encore affirmé le responsable, expliquant que le site en question a pour vocation d’ouvrir et d’élargir le champs des réflexions sur les enjeux de cet accord.
Ces documents, précise encore le responsable, comportent 13 volets concernant l’ALECA qui vient concrétiser un objectif du partenariat privilégié Tunisie/UE (signé en novembre 2012). Ce même accord vient, en outre, compléter la zone de libre échange pour les produits manufacturés mise en place suite à la signature de l’Accord d’association en 1995.
Des accords proposés sur les services et l’agriculture
L’ALECA propose d’inclure des accords sur les secteurs des services et de l’agriculture, les obstacles non- tarifaires au commerce, la politique de concurrence, les droits de la propriété intellectuelle, le développement durable, les mesures sanitaires et phytosanitaires, la réglementation technique pour les produits industriels et les marchés publics.
Autres objectifs assignés à cet accord, faciliter les procédures douanières et l’harmonisation du système réglementaire selon les priorités mises en place par la Tunisie.
Pour Mosbah, une fois finalisé et ratifié, l’accord vise progressivement à harmoniser les réglementations de l’environnement commercial, économique et juridique entre la Tunisie et l’UE.
Ignatio Garcia-Bercero, chef des négociateurs européens, a pour sa part mis l’accent sur la convergence de points de vues entre les deux parties sur les principes et les objectifs assignés à cet accord.
L’UE est prête à appuyer les efforts de la partie tunisienne pour conclure cet accord, lequel s’inscrit dans la stratégie des grandes réformes déjà amorcées dans le cadre de son plan de développement quinquennal (2016/2020), a-t-il fait savoir.
L’UE et la Tunisie sont conscientes de l’importance du principe de l’asymétrie eu égard à la différence du niveau de développement des secteurs objets des négociations et leur niveau de compétitivité, a déclaré Garcia-Bercero.
D’après ses dires, les principes de progressivité et de souplesse d’évolution de l’accord permettront à la Tunisie d’exclure des produits considérés comme sensibles ou de les libéraliser partiellement
“Nous sommes aussi conscients qu’en Tunisie, comme c’est le cas en Europe et même aux Etats-Unis, un accord de libre échange complet et approfondi, est un sujet de débat au sein de l’opinion publique”, a fait remarquer le responsable, ajoutant que la volonté réciproque d’associer les acteurs économiques et la société civile est à même de garantir la transparence des négociations.
Afin de concrétiser cet esprit de transparence, toutes les propositions présentées par l’UE seront accessibles afin de permettre à toutes les parties concernées de prendre connaissance de tous les détails présentés au gouvernement tunisien, a-t-il précisé.