La dette publique de la Tunisie représente actuellement 54% du PIB (85 milliards de dinars) contre 40% en 2010. Elle est pour le moment soutenable. Mais, d’ici cinq ans, c’est-à-dire en 2020, l’endettement du pays va se situer, selon les projections du Plan quinquennal (2O16-2020), à hauteur de 60% du PIB.
En valeur, la dette publique, qui était en 2010 de l’ordre de 25.640 MDT, est passée en 2015 à 46.108 MDT, soit un taux moyen d’accroissement annuel de 12,4%. En 2011, elle a cru de 4 points (44%). En 2014, elle a grimpé à 48% du PIB. En 2015, elle a grimpé à 54%.
Cette dette, qui était composée en 2010 à hauteur de 60% de dette extérieure et 40% d’emprunt local, n’a plus la même structure. La composante dette extérieure a grimpé à 65% tandis que la dette intérieure a reculé de 5 points, passant de 40% à 35% en raison du manque de liquidité sur le marché intérieur et de l’érosion de l’épargne publique et privée.
Autres indicateurs fournis par le ministère des Finances sur l’évolution rapide de cette dette: le service de la dette, qui était de l’ordre 3.600 MDT en 2010, aujourd’hui il est à 4.600 MDT. Le coût de la dette est estimé à peu près à 4%.
Quant à la maturité, elle est passée de 7,23 années en 2010 à 6,5 années en 2015, pour une raison très simple, la Tunisie ne peut plus s’endetter sur le long terme. Nous sommes obligés de nous endetter sur le court et le moyen terme. Il y a là de toute évidence un problème de confiance. C’est là rapidement le schéma actuel.
Cette dette va représenter 56% du PIB en 2016, 58,4% en 2017, 59% en 2018, 59% en 2019 pour retomber à 57,8% en 2020. Le service de la dette suivra le trend haussier et va passer de 5.160 MDT en 2016 à 6.600 MDT en 2017, 6.700 MDT en 2018, 6.900 MDT en 2019 et 7.400 MDT en 2020.