Selon le ministère des Finances, 83% des recettes fiscales sont collectées auprès des salariés par le canal de la retenue sur salaire. Plus de 40% des entreprises opérant sous des régimes spéciaux (entreprises exonérées d’impôts du genre entreprises exportatrices) ne payent pas d’impôts. 75% des médecins exerçant dans le secteur privé payent moins d’impôt que leurs collègues dans le secteur public. 34% des avocats ne s’acquittent pas de leur devoir fiscal et ne déclarent pas carrément leurs revenus.
Pour la centrale syndicale, l’UGTT, dont les adhérents sont les plus affectés par cette iniquité fiscale, «l’évasion fiscale coûte à l’Etat entre 5 et 7 milliards de dinars par an». C’est du moins ce qu’a déclaré, ces jours-ci, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi.
Ce dernier estime que «la réforme du système fiscal permettra de gagner jusqu’à 5 milliards de dinars, soit l’équivalent des crédits empruntés par l’Etat en une année, a-t-il dit, lors d’une conférence nationale sur «la mutuelle des agents des finances».
D’après Cheffi, la Tunisie compte parmi les pays où le taux de fraude fiscale est le plus élevé, soulignant que la participation des salariés aux recettes fiscales directes s’élève à 80% alors que leur part dans la richesse ne dépasse pas 26%.