La création d’une structure pour la collecte de la Zakat et sa distribution aux ayants-droit sont de nature à résoudre de nombreux problèmes économiques et de développement. C’est en tout cas l’avis des participants à la 3e conférence internationale sur la Zakat, tenue mercredi 20 avril à Tunis.
Présidant l’ouverture des travaux, le ministre tunisien des Affaires religieuses, Mohamed Khalil, a appelé à la création de trois fonds pour la Zakat: un fonds pour les personnes démunies, un pour la collecte des contributions, et le 3ème pour les endettés.
Il a expliqué que le troisième fonds pourrait être une solution à l’endettement de l’Etat tunisien mais aussi des entreprises publiques et des familles.
Mohamed Khalil s’est dit favorable au projet de loi portant création d’une institution tunisienne de la Zakat (aumône légale, impôt sur les biens) et qui sera placée sous la tutelle des ministères des Affaires sociales et des finances.
Le gouvernement est ouvert à toute proposition visant à résoudre les problèmes de développement en Tunisie, a-t-il souligné.
De son côté, le président de l’Association tunisienne des sciences de la Zakat, Mohamed Megdiche a évoqué les résultats d’une étude scientifique englobant 10 pays musulmans qui montrent que la valeur des fonds de la Zakat collectés est estimée à 5¨% du PNB, ce qui correspond en Tunisie à 3,5 milliards de dinars chaque année, soit 12% du budget actuel de l’Etat.
La conférence est organisée sur deux jours par l’Université de la Zitouna sur le rôle de la Zakat dans l’impulsion de l’emploi et du développement. Des chercheurs et présidents d’institutions de la Zakat du Soudan, du Liban et de la Jordanie y participent. L’objectif pour les organisateurs, est de rechercher les moyens de faire profiter l’économie tunisienne de la Zakat pour résoudre le problème du chômage et créer des micro-projets au profits des familles démunies.