“Le partenariat avec l’Union européenne doit être plus équilibré et plus favorable au co-développement et à un partage plus juste de la prospérité”. C’est en tout cas ce que suggère l’économiste et membre du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) Abdeljelil Bédoui.
Lors d’un point de presse organisé à Tunis au siège du FTDES, jeudi 21 avril, suite au démarrage des négociations entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) sur le projet d’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), il a souligné que le partenariat avec l’UE doit être établi sur le principe gagnant-gagnant et doit tenir compte des intérêts de chaque partie, tout en veillant à concrétiser le développement en Tunisie et à garantir les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux des citoyens. “Ce partenariat n’est logique que si on garantit le droit de mobilité des personnes et non seulement des marchandises et si l’UE revoit la reconversion des dettes, fait profiter la Tunisie des fonds structurels et annule ses conditions”, a-t-il estimé.
Bédoui a aussi signalé que “la participation de la société civile au processus des négociations avec l?UE doit être effective et influente”. Il déplore cependant l’absence d’une évaluation objective et approfondie des conséquences de l’accord de 1995 avec l’UE à l’origine de la réduction des barrières douanières pour les produits manufacturés et qui a nui, selon plusieurs voix, à l’économie tunisienne, notamment en ce qui concerne le taux de chômage et l’aggravation des disparités régionales et des inégalités sociales.
L’intervenant a également signalé l’absence d’une évaluation des éventuelles répercussions de cet accord sur les droits économiques et sociaux, outre l’absence d’une vision claire et d’objectifs bien définis pour entamer le processus des négociations avec l’UE ainsi que l’absence de coordination avec les pays maghrébins (l’Algérie et le Maroc) qui ont suspendu ou reporté les négociations avec l’UE.
Bédoui a fait savoir qu’une cellule de réflexion et d’étude a été formée au sein du FTDES pour suivre l’évolution du processus de négociations et organiser une conférence internationale sur l’ALECA et l’avenir des relations maghrébines et européennes. Cette cellule de réflexion est constituée, selon l’intervenant, d’experts en économie et de diplomates.
De son côté, Jannet Ben Abdallah, journaliste et membre de la cellule de réflexion, a déploré l’absence d’un document officiel de référence de la part de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) fixant les objectifs sectoriels généraux des négociations alors que l’UE dispose d’un document officiel à ce sujet, lequel a été adopté par le Parlement européen le 25 février 2016.