Le ministre des Finances, Slim Chaker, a affirmé que le prêt de 2,8 milliards de dollars (5,6 milliards de dinars) consenti par le Fonds monétaire international (FMI) au profit de la Tunisie est destiné à financer un programme préparé par le gouvernement tunisien, niant ainsi les informations selon lesquelles le Fonds impose des réformes à la Tunisie.
La participation de la Tunisie à ces réunions constitue une réussite d’autant que la Tunisie a pu parachever les négociations avec le FMI sur un nouveau programme de coopération (de 2,8 milliard de dollars) et l’obtention de l’accord de principe du Département du Trésor américain concernant une garantie de 500 millions de dollars (1 milliard de dinars) consentie à la Tunisie.
Porter la croissance d’une moyenne de 1,5% à 4%
Le programme convenu avec le FMI vise à donner une impulsion à la croissance et à la porter de 1,5% durant les 5 dernières années 2011/2015, à une moyenne de 4% durant la période 2016/2020, ce qui permettra de créer des emplois notamment, pour les jeunes.
Il s’agit également, d’après Chaker, de réduire le déséquilibre régional, de manière à mettre en oeuvre l’un des principaux articles de la Constitution relatif à la discrimination positive au profit des régions intérieures outre l’amélioration du niveau de vie des Tunisiens à travers la maîtrise des prix moyennant une politique monétaire efficace et des politiques économiques et financières et sociales, fondées sur un modèle de développement inclusif.
Le programme est fondé sur 4 axes, dont le premier prévoit la préservation des équilibres macroéconomiques à travers la maîtrise de l’inflation, du déficit budgétaire et de l’endettement.
Le deuxième prévoit l’adoption de réformes structurelles aux niveaux de l’administration et des entreprises publiques dans les différentes secteurs alors que le troisième axe porte sur le système financier et prévoit la recapitalisation des banques publiques, l’adoption du statut de la banque centrale et de loi sur les faillites en attendant la nouvelle loi bancaire en cours de préparation.
Il a également annoncé l’adoption d’une nouvelle loi sur les bureaux de crédits (credit bureau), des agences chargées de collecter les informations sur les crédits pour évaluer leurs risques et aider l’organisme prêteur à la prise de décision et à allouer des crédits en adéquation avec la situation actuelle de l’emprunteur.
Il s’agit, selon Chaker, de donner davantage de facilités au système financier, en ce qui concerne l’information les garanties et la législation de manière à aider le secteur privé, à développer l’investissement et à réaliser les objectifs tracés en matière de croissance.
Quant au 4ème axe, il porte sur l’amélioration de l’environnement des affaires afin de remédier à la faiblesse, voire l’absence de l’investissement en raison du manque de visibilité et du climat d’attente caractérisant le milieu des affaires dans le pays.
Signe positif pour les autres partenaires
“L’accord de principe consenti par le FMI constitue un signe positif pour les différents partenaires multilatéraux de la Tunisie et les bailleurs de fonds, tels que la Banque mondiale et la banque africaine de développement (BAD) ou les partenaires bilatéraux à l’instar des Etats-Unis”, a noté le ministre.
Il a fait remarquer qu’outre l’assistance financière, la Tunisie peut bénéficier d’une assistance technique gratuite offerte par les experts du fonds ce qui permet aux cadres tunisiens de cumuler l’expertise.
S’agissant de la réduction de la masse salariale qui représente 14% du PIB, Chaker a souligné l’importance de moderniser l’administration tunisienne et d’améliorer les services et de leur conférer davantage d’efficience à travers l’adoption de la décentralisation et garantir l’efficacité de la gestion des entreprises publiques déficitaires.