On le savait, les pays occidentaux n’accordent une aide à un pays en développement que pour la reprendre d’une autre façon, soit sous forme d’assistance technique, soit sous forme d’octroi du marché que générera cette aide à leurs entreprises. Cette lapalissade s’est vérifiée ces jours-ci avec le marché de la surveillance électronique de la frontière tuniso-libyenne.
En effet, nous avons appris que deux groupes américains, en l’occurrence BTP Group et Aecom, ont été retenus pour installer les équipements de surveillance électronique tout le long de la barrière physique (une tranchée remplie d’eau de mer) entre les deux postes frontaliers, Ben Guerdane et Dehiba.
Il s’agit pour l’essentiel de capteurs de surveillance à distance et d’équipement de base pour la surveillance des frontières.
Les deux groupes bénéficiaires assureront, en plus de l’installation des équipements, une formation aux militaires tunisiens pour leur apprendre à utiliser ces équipements.
Ce marché est financé à hauteur de 24,9 millions de dollars parl’Agence pour la Réduction des Menaces (DTRA), relevant du Département de la défense américain.
Quant à l’Allemagne qui s’était engagée aux côtés des Américains pour cofinancer ce projet, son rôle va se limiter à l’assistance technique et à la formation des officiers tunisiens.
De nos jours, il est permis d’avancer que le système de défense dans le sud du pays est relativement équilibré avec ces 3 principales composantes: le mur de protection entre Ras Jedir et Dhehiba, la surveillance électronique et thermique (mise en place en coopération avec l’Allemagne et les Etats-Unis) et l’utilisation des drones.
C’est ce qui explique l’assurance qu’a montré, ces jours-ci, Béji Caïd Essebsi quand il avait déclaré au journal italien La Stampa qu’il ne serait pas contre une intervention contre Daech en Libye. En plus clair encore, le président de la République paraît sûr de lui. Il aurait eu des assurances fermes. Tant mieux, lui qui a été constamment contre une intervention militaire étrangère en Libye.