Selon la ministre du Tourisme, Salma Elloumi, lors de sa dernière intervention devant la presse il y a quelques jours, la Tunisie œuvre en vue de faciliter les procédures d’octroi de visa pour plusieurs pays. Pour commencer, le lancement, dans quelques mois, d’un visa électronique (ou e-visa) pour aider à réduire les lenteurs administratives.
Il faut dire que cette solution concerne particulièrement l’Afrique, vu que la Tunisie ne dispose que 5 ambassades pour couvrir 54 pays, ce qui rend l’octroi de visa très difficile.
A titre d’exemple, pour un Tchadien, il faudra un déplacement en Egypte ou en Ethiopie et disposer d’un délai de 5 jours ouvrables pour pouvoir avoir un visa pour la Tunisie.
Certains hommes d’affaires tunisiens estiment que, pour réussir sa stratégie Afrique, la Tunisie n’a qu’un sel choix: supprimer le visa pour les Africains. Comme on l’a écrit à maintes reprises dans les colonnes de WMC, la suppression des procédures de visa peut booster le nombre de touriste dans un pays. C’est le cas par exemple de la Géorgie qui a vu le nombre de touristes passer de 1 million en 2014 à 5,5 millions de touristes en 2015.
Il serait donc primordial que les ministères du Tourisme et du Commerce parviennent à convaincre le ministère de l’Intérieur en Tunisie à revoir sa stratégie visa ou sécuritaire, étant donné que les pays potentiellement pourvoyeurs de combattants de Daech ou Boko Haram, peuvent entrer en Tunisie sans visa, soulignent certains opérateurs économiques tunisiens.
Ceci dit, l’affaire est mal engagée et le restera tans que cette hypothèque sécuritaire continuera à peser sur la Tunisie. Alors en attendant, prenons notre mal en patience.
En tout cas, ces contraintes nous privent l’arrivée en Tunisie des étudiants, des hommes d’affaires et autres demandeurs de prestations de santé africains avec tout ce que peut engendrer comme rentrée de devises pour le pays. Oui, certains diront que les “Africains“ sont pauvres, et donc leur apport en devises pour la Tunisie est et sera toujours faire. Cependant, en raisonnant, ils ont tort, car un proverbe africain dit que ce sont souvent plusieurs marigots qui font des rivières…
Mais ce n’est pas, puisque la Tunisie n’a pas encore une véritable politique africaine, les pays africains eux aussi n’ont pas beaucoup de représentations diplomatiques en Tunisie, ce qui par ricochet oblige les hommes d’affaires tunisiens à se déplacer dans d’autres pays pour obtenir leur visa: 5 jours ouvrables au Maroc pour avoir un visa pour le Benin, ou pour la Centrafrique. Que du temps et d’argent gaspillé!