Six millions de produits contrefaits sont commercialisés sur les marchés tunisiens, depuis 2006, ce qui constitue une réelle menace à la santé humaine et à l’environnement, menace à laquelle il incombe de faire face à travers des lois plus fermes, un contrôle intensifié et des bases de données permettant de cerner le phénomène.
Le ministre du Commerce, Mohsen Hassan, a déclaré, vendredi 29 avril, que son département oeuvre pour apporter les amendements nécessaires aux lois relatives à la lutte contre le fléau “dangereux” de la contrefaçon.
“En 10 ans, les services du ministère ont recensé environ 6 millions de produits contrefaits”, a-t-il ajouté, lors de la 3ème réunion de la Commission de lutte contre la contrefaçon.
Le ministère du Commerce va convoquer le Conseil supérieur de lutte contre la contrefaçon à une réunion pour identifier des solutions à ce phénomène et trouver des alternatives à ceux qui exercent cette activité informelle. Selon les données du ministère du Commerce, les frontières tunisiennes sont devenues déverrouillées devant les produits importés de Chine et de Turquie et de très nombreux produits sont même exposés à la vente dans les espaces commerciaux formels.
Toutefois, l’information sur les produits contrefaits fait encore défaut en Tunisie. Les enquêtes et vérifications des origines des produits et de leur authenticité ne sont effectuées que suite à des réclamations. Depuis 2006, seulement 350 réclamations ont été déposées. Les campagnes de contrôle, menées depuis cette même année 2006, ont permis de recenser 6 millions de produits contrefaits, d’après le ministère du Commerce.
Du côté du ministère de la Santé, Mohamed Rebhi, directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement, a mis en garde contre les risques des produits de contrefaçon sur la santé humaine et sur l’environnement. Ces produits sont à l’origine de plusieurs maladies dangereuses, tel que le cancer qui met du temps pour être détecté.
Dans le monde, 7% des médicaments et 12% des jouets d’enfants sont contrefaits, ce qui présente des risques graves sur la santé humaine. En plus, la contrefaçon détient une part conprise entre 5 et 10% du marché des pièces de rechanges. Le représentant du ministère de la Justice, Zied Dridi, a proposé, lui, la création de la fonction de Tribunal du consommateur, qui se chargera des affaires de la contrebande, de la contrefaçon et de l’escroquerie. “Il faut aussi réviser les législations pour qu’elles soient plus fermes”, préconise-t-il.