«Parmi les priorités du ministère de l’Agriculture dans le domaine de la pêche, figurent la valorisation des produits du secteur, le développement de l’infrastructure des ports et l’amélioration de leurs services», a souligné le directeur général de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’Agriculture.
Ces priorités portent aussi sur l’encadrement des ressources humaines, la mise à niveau et la formation des pêcheurs ainsi que la lutte contre les impacts catastrophiques de la pollution maritime et celle contre la pêche anarchique, a relevé Mrabet à l’occasion d’un forum national sur la pêche et l’aquaculture.
Le président adjoint de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Anis Kharbachi, a évoqué la situation catastrophique des marins-pêcheurs, appelant à appliquer la décision du chef du gouvernement, l’augmentation de la prime des hydrocarbures pour les pêcheurs, la division des zones de la pêche et leur élargissement ainsi que la révision des législations régissant le secteur.
Le membre du conseil central de l’Union des agriculteurs, Salah Hdidr, recommande de créer un guichet unique regroupant toutes les parties intervenantes dans le secteur, tels que les ministères de l’Agriculture et du Transport, outre l’Agence des ports et des installations de pêche (APIP) pour faciliter les services offerts aux pêcheurs.
Le secteur de la pêche, qui offre 70.000 emplois directs et plus de 120.000 autres indirects, pâtit de plusieurs problématiques, dont le vieillissement de l’infrastructure portuaire et la surexploitation des richesses halieutiques, selon le responsable. Il a relevé que l’octroi massif des autorisations par le ministère a engendré l’accroissement de la flotte qui compte désormais plus de 350 navires consacrés à la pêche dans les eaux profondes et 15 mille navires de pêche côtière.
En revanche, aucun élargissement des zones de la pêche n’a eu lieu. Le secrétaire général de la Fédération nationale de l’aquaculture, Omar Samet, a relevé que le secteur de l’aquaculture reste un secteur prometteur, en dépit des difficultés que l’administration traverse et son manque de compétitivité.
La production du secteur a atteint environ 14.000 tonnes annuellement, dont environ mille tonnes destinées à l’exportation (principalement vers les marchés du Golfe, canadien et américain, notamment après la régression enregistrée au niveau du marché libyen et algérien).
Samet a souligné l’impératif de garantir la pérennité de la production et de consacrer le principe du dialogue entre les pêcheurs et les aquaculteurs pour identifier les points en commun qui garantissent leurs intérêts.
Il s’agit également de procéder selon un système de quotas pour réglementer et rationaliser la production, éviter l’anarchie et la perturbation du marché en plus de l’éparpillement des efforts de l’investissement.
Il recommande de diversifier les produits, tels que les poissons d’eau douce, les mollusques et les crevettes et de ne pas se contenter de l’élevage du loup ure de mer et de la daurade.
Ce forum, organisé sur deux jours par l’UTAP en coopération avec le ministère de l’Agriculture, s’inscrit dans le cadre du dialogue national relatif à la révision de la politique agricole lancée depuis le 23 décembre 2015. Les participants à ce forum, qui devait être inauguré par le chef du gouvernement Habib Essid, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Saâd Seddik, et le président de l’UTAP, Abdelmajid Ezzar, oeuvrent à faire un état des lieux du secteur, à identifier des solutions pour son développement et à amélioration son rendement économique.