Le regroupement des producteurs dans des structures actives, le renforcement de l’encadrement et de la vulgarisation agricoles ainsi que l’octroi d’avantages financiers aux acteurs de la chaîne de production les plus fragilisés, telles sont les recommandations d’un atelier de travail sur les filières agricoles, tenu lundi et mardi, à Gammarth.
Il s’agit également d’adopter une méthodologie axée sur les filières et les chaînes de valeurs pour assurer la bonne gestion des ressources naturelles, outre la consolidation du rôle de l’Etat dans la veille concernant l’adoption des normes.
Ces recommandations ont été formulées par trois commissions qui sont respectivement celles des grandes cultures, de la production animalière et des arbres fruitiers et des légumes, réunies à l’occasion de cet atelier qui s’inscrit dans le cadre du dialogue national sur l’agriculture et la pêche, lancé le 23 décembre 2015, après un diagnostic des différentes filières agricoles.
Intervenant à la clôture des travaux de l’atelier, le président de la Commission des arbres fruitiers, Abdelfatah Said, a mis l’accent sur la nécessité pour les producteurs de se regrouper dans des coopératives, mutuelles ou groupements pour qu’ils puissent accomplir leurs rôles dans la chaîne de production en toute transparence et selon le principe gagnant-gagnant.
Il a souligné que les membres de la commission ont convenu de l’importance de la création de fonds de financement dont les ressources seront collectées à partir des adhésions, des taxes sur la commercialisation et la subvention de l’Etat. Il s’agit, par ailleurs, d’activer le mécanisme d’arbitrage rapide entre les intervenants des filières.
Pour sa part, le rapporteur de la commission de la filière animalière, Haikel Hechlef, a fait savoir que les travaux de cette commission ont ciblé huit objectifs, à savoir l’amélioration du revenu de l’éleveur, la garantie d’un produit de qualité et la réalisation de l’équilibre entre les chaînes de productions et de leur durabilité, la sécurité alimentaire, le développement de la commercialisation et de l’export, l’amélioration de la capacité d’emploi, l’impulsion de l’investissement et le développement de l’encadrement figurent.
La réhabilitation des différentes filières de production, à travers la discrimination positive en favorisant les filières fragiles, à l’instar de la cuniculture et l’apiculture, l’octroi de pouvoirs plus larges aux groupements interprofessionnels et la révision des politiques de subvention et des prix ainsi que la fixation des coûts sont également à l’ordre du jour.
Nizar Ayari, membre de la commission des grandes cultures, a souligné la nécessité de créer une structure publique qui garantira l’équilibre et l’organisation du marché des légumineuses, d’autant que leurs prix sont instables, sans oublier la régression de la culture de ces produits.
La commission préconise la publication d’une loi régissant la révision périodique de l’indexation des prix des blés, des marges de bénéfices et les primes ainsi que la révision du rôle de l’office des céréales (OC) en termes de contrôle, d’organisation du marché et de coordination entre les chaînes de production.
Le ministre de l’Agriculture, Saad Seddik, a souligné, à cette occasion, l’importance de cet atelier sur les filières agricoles, l’un des neufs ateliers organisés dans le cadre du dialogue national sur l’agriculture et la pêche, outre ceux tenus au niveau des différentes régions du pays. Il a mis l’accent sur l’importance de la participation de toutes les parties à ce dialogue et non seulement l’administration pour assurer la cohérence et l’interactivité des recommandations, l’objectif étant de clarifier la vision future concernant le secteur.
L’importance de l’organisation des producteurs dans des structures professionnelles vu que la Tunisie dispose d’une petite agriculture, sachant que 80% des agriculteurs disposent de superficies inférieures à 10 hectares, a également été mise en exergue par Seddik.
Il a relevé la nécessité de garantir la rentabilité et la qualité des produits agricoles pour assurer la durabilité du secteur car les marchés intérieur et extérieur sont exigeants en matière de qualité.