Les prix de l’immobilier ont enregistré, durant les cinq dernières années, une hausse vertigineuse. La promotion immobilière se porte bien malgré la baisse de la production par rapport à l’année 2010, c’est ce qu’a affirmé le président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, Fahmi Châabane.
D’après les statistiques présentées lors de la 2ème journée nationale de la promotion immobilière, organisée mercredi 11 mai 2016 à Tunis, le nombre de logements construits par les promoteurs immobiliers s’élève à plus de 10.000 par an durant les cinq dernières années, contre 14.000 logements en 2010. Pourtant, le nombre de promoteurs autorisés a atteint 3.000 contre 2000 en 2010.
Châabane considère que les raisons de l’enchérissement de l’immobilier ne sont pas liées au promoteur immobilier, au contraire, ce dernier est victime de ce phénomène, à cause de la lenteur de la commercialisation de ses produits.
Parmi les raisons réelles de la hausse des prix de l’immobilier, figurent, d’après Châabane, l’augmentation des prix des terrains et leur rareté. Pour lui, le prix du terrain destiné à la construction devient le déterminant du type du logement (de luxe ou économique ou encore social).
“Le manque de terrains à des prix abordables a entraîné la régression de la construction de logements sociaux, étant donné que le prix de ce type de logements ne permet pas de couvrir les coûts de construction et du terrain”.
Encourager les promoteurs immobiliers à construire des logements sociaux
Les promoteurs immobiliers ne peuvent pas poursuivre leurs activités dans ces conditions, a affirmé le président de la Chambre des promoteurs immobiliers, appelant les conseils régionaux dans les régions intérieures à fournir des lots aménagés, selon les besoins et les spécificités de chaque région pour construire des logements en faveur des familles à faible revenu.
Il a, également, recommandé l’annulation du décret du 4 juin 1957, relatif à l’autorisation du gouverneur en ce qui concerne la liberté de l’appropriation par les étrangers, pour les encourager à acquérir des logements.
“Il y a nécessité de réviser la politique de financement du logement social, par la réduction du taux d’auto-financement requis par les banques à 10% de la valeur de l’immobilier, la prolongation de la période de remboursement des crédits directs jusqu’à l’âge de 70 ans et la baisse du taux d’intérêt bancaire, sur les crédits-logements contractés par le promoteur immobilier ou le citoyen”.
Création d’une agence de réserves foncières
Il convient de rappeler que le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire a élaboré une nouvelle étude stratégique sur le logement qui a proposé des solutions pour promouvoir le secteur immobilier et surmonter les difficultés rencontrées par les promoteurs immobiliers.
Le département a entamé la révision du code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme et du décret organisant le fonds de promotion du logement pour les salariés (FOPROLOS) pour élargir ses interventions à l’auto-construction.
Dans son intervention, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Hatem El Euchi, a indiqué que son département est en train de constituer une réserve foncière adaptée aux différents secteurs (commerce, tourisme et industrie) et de créer une agence de réserves foncières chargée de mettre à la disposition des agences immobilières une réserve foncière, hors plans d’aménagement. En outre, le ministère oeuvre à régulariser la situation des agglomérations construites sur des terres domaniales.