Les voies du partenariat avec la Grande-Bretagne restent bien modestes et discontinues. Disponible pendant la révolution, grand supporter de la Big Offer du G8 en faveur de la Tunisie au G8, un peu en retrait depuis la transition, la GB tente un retour avec Dr Andrew Murrison.
Désigné par le Premier ministre britannique pour être l’émissaire commercial du Royaume-Uni aupres du Maroc et de la Tunisie, Dr Andrew Murrison nous a accordé une flash interview exclusive a l’issue de son premier voyage officiel en Tunisie sans laisser espérer un redémarrage important.
Entretien.
WMC : Avez-vous pris connaissance du Plan de développement tunisien 2016-2020? Si oui, aviez-vous identifié des opportunités de partenariat?
Dr Andrew Murrison: J’ai pris connaissance du Plan, lors de mes entretiens avec certains membres du gouvernement. Ce plan est très attrayant (It looks exciting). Cependant, je considère qu’il convient d’abord d’approfondir ce qui existe déjà. Et, le secteur de l’énergie, où Les investissements britanniques sont en pole position, recèle encore du potentiel et nous souhaitons pousser dans cette direction.
Je reconnais que dans les domaines des IT et de la sécurité, il y a beaucoup à faire pour nos deux pays. Je rappelle que dans le domaine de la sécurité, la Grande-Bretagne est leader, et qu’en la matière nos deux pays sont déjà engagés ensemble.
Pourquoi exclure le tourisme?
Je n’exclut pas le tourisme, car je sais qu’il occupe une place importante dans l’économie tunisienne. Mais je dois admettre que les possibilités dans les IT, l’éducation et la sécurité nous intéressent davantage.
A la suite de votre visite, le gouvernement britannique pourrait-il infléchir sa recommandation négative sur la destination tunisienne?
Ce n’est pas d’une recommandation qu’il s’agit mais d’un avis. Il est régulièrement révisé par le ministère des Affaires étrangères. Il se fait sur la base d’une évaluation générale. On sait que la sécurité s’est améliorée davantage sur le littoral que dans les régions de l’intérieur. Cela dit, j’aimerais revenir l’été en famille, pour passer des vacances en Tunisie.
Vous avez signé un mémorandum avec le ministre de la Santé. Est-ce qu’il ouvre la voie à une aide en faveur de la santé publique en Tunisie?
En réalité, il ouvre la voie à une coopération générale. Plus tard, il sera permis de focaliser sur des points précis. La Tunisie entend améliorer les prestations de santé publique. Elle peut toujours s’inspirer de l’expérience britannique qui est très avancée. La Tunisie peut toujours recourir à l’expertise des cabinets privés de conseil anglais pour implémenter l’expérience britannique, en cas de besoin.
Ce mémorandum prévoit-il des dons en équipements?
Pas pour le moment. Le mémorandum trace un cadre général d’échange surtout sur la manière de réformer les prestations de santé publique.
Le “e-gov“ et le “open-gov“ sont bien avancés en Grande-Bretagne. Mettriez-vous votre expérience au service de la Tunisie?
C’est tout à fait envisageable. La Tunisie peut surtout apprendre de nos erreurs. Certaines solutions sont au point et la Tunisie peut les importer et les implémenter à ses besoins.
Pensez-vous organiser une action de promotion du site Tunisie auprès des investisseurs anglais?
Il n’existe pas d’agenda pour le moment. Mais il y a une volonté commune de pousser dans cette direction. Je préviens toutefois qu’il faut réunir deux éléments essentiels, à savoir la sécurité et la compétitivité si l’on veut capter l’intérêt des investisseurs internationaux.
La Tunisie se propose d’émettre sur le marché international de la dette. La Grande-Bretagne pourrait-elle prêter sa contre-garantie en faveur de la Tunisie, à l’instar du gouvernement américain?
La question n’a pas été évoquée.
Fiona Wolf, Lord Mayor de Londres, a fait le déplacement en Tunisie, il y a une année, et on espérait des investissements et du partenariat en retour. Cela peut-il se concrétiser, un jour?
Le voyage de Fiona Wolf était un succès. Elle a aidé à faire bouger les choses. Une dynamique d’ensemble est en train de se mettre en place. Cela demande du temps et cela nécessite du recul car c’est tout un processus qu’il faut mettre en place.