«Loin de s’améliorer, le climat des affaires en Tunisie a été impacté négativement» par la menace terroriste, l’instabilité politique, la corruption et la lourdeur administrative, selon le baromètre de la conjoncture économique 2015/2016 de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI).
Selon cette enquête, présentée lundi 16 mai 2016, lors d’une rencontre avec les chefs d’entreprise françaises implantées en Tunisie, la question sécuritaire constitue un frein essentiel au développement de l’entreprise et ce pour 58,4% des dirigeants interrogés. Elle est suivie par la corruption qui constitue une source d’inquiétude et une contrainte sévère pour 53,3% d’entre eux. La complexité et la lourdeur des procédures administratives représente le troisième facteur défavorable au développement des affaires.
A cet égard, «seuls 7,7% des dirigeants interrogés sont satisfaits de l’efficacité des services fournis par l’administration». La plupart d’entre eux sont plutôt «moyennement satisfaits».
Les chefs d’entreprise présents ont évoqué lors de cette rencontre un sentiment de méfiance à l’égard de l’administration tunisienne, en raison de la corruption, la lourdeur des procédures administratives, la multiplication des interlocuteurs administratifs et la mauvaise gestion des projets. «Plus le processus de décision est compliqué, moins d’interlocuteurs comprennent les contraintes des entreprises étrangères implantées en Tunisie», a lancé l’un d’eux.
Malgré ces difficultés, les chefs d’entreprises françaises, gardent leur confiance et leur fidélité au site de la Tunisie, a estimé le chef du gouvernement, Habib Essid lors de cette rencontre. Aujourd’hui, plus que jamais, les chefs d’entreprises françaises comme d’autres étrangers ont besoin d’être écoutés par tous les départements ministériels, a-t-il dit, notant qu’il s’agit de réfléchir sur les moyens susceptibles de réaliser les objectifs escomptés notamment, en matière d’emplois pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
Les Français continuent à investir en Tunisie
«Il est vrai que le rythme d’investissement a baissé par rapport à l’année 2010, mais les hommes d’affaires français ont continué a investir, à réinvestir dans des projets d’extension et à créer de la richesse et des emplois», a noté Foued Lakhoua, président de la CTFCI.
En 2015, le flux d’investissement à participation française en Tunisie a atteint environ 280 millions de dinars (MDT), dont 248 MDT dans 97 projets d’extension t de et 30 MDT dans 75 créations, a-t-il dit. Ceci témoigne d’un certain optimisme qui sera renforcé grâce l’amélioration de l’environnement des affaires et des prestations de l’administration et une meilleure visibilité offerte par le nouveau code d’investissement a-t-il ajouté.
L’ambassadeur de France à Tunis, François Gouyette, a quant à lui a rappelé le soutien apporté par les autorités françaises à la Tunisie l’occasion de la visite de Habib Essid en France le 22 janvier dernier, particulièrement la mobilisation d’un milliard d’euros (2,23 milliards de dinars) pour les cinq prochaines années, en vue de réduire les disparités entre les régions et favoriser l’emploi des jeunes.