Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé, mardi 17 mai à Washington, une nouvelle stratégie pour la Tunisie qui prévoit un montant de prêts pouvant aller jusqu’à 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années (près de 10,3 milliards de dinars), “afin de restaurer la croissance économique et stimuler la création d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes ainsi que pour les régions défavorisées”.
Selon un communiqué publié mercredi par la BM, ce nouveau «cadre de partenariat-pays» est conçu pour soutenir le plan quinquennal du gouvernement tunisien, visant à poursuivre des réformes économiques vigoureuses dans le but d’encourager les investissements, en particulier dans les territoires en retard de développement.
Le nouveau cadre de partenariat-pays de la Tunisie s’articule autour de trois principaux objectifs:
– Mener à leur terme les réformes économiques engagées à la suite de la révolution de 2011, afin de consolider la stabilité macroéconomique de la Tunisie et soutenir la création d’emplois et l’innovation par le secteur privé en améliorant l’environnement de l’entreprise.
– Réduire les disparités de débouchés économiques et de niveaux de vie entre les agglomérations côtières et les régions sous-développées.
– Soutenir les segments les plus vulnérables de la société et contribuer à renforcer la confiance entre les citoyens et les gouvernants grâce à des institutions publiques plus transparentes et responsables.
«Notre stratégie vise à accompagner les efforts entrepris par la Tunisie pour que la réussite de sa transition politique débouche sur des avancées sociales et économiques tangibles pour ses habitants. Ce processus passe par l’élaboration d’un nouveau contrat social qui repose sur la confiance des citoyens envers leur gouvernement et sa capacité à garantir à tous, l’accès à des services publics de qualité et une participation économique selon des règles du jeu équitables», déclare Marie Francoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb.
Pour la BM, cette nouvelle stratégie est le fruit d’une étroite collaboration avec les autorités tunisiennes mais aussi d’une consultation avec un large éventail de parties prenantes dans le pays. Ces consultations, qui ont été conduites dans l’ensemble de la Tunisie, y compris dans les régions sous-développées, ont été menées dans le monde académique, auprès des organisations de la société civile, du secteur privé et des jeunes.
Les avis recueillis ont permis d’orienter le nouveau cadre de partenariat tant dans son approche que dans son contenu programmatique.
«Alors que notre collaboration entre dans une nouvelle phase, notre priorité consiste toujours à aider la Tunisie à tirer partie de son immense potentiel. A commencer par les jeunes, en faveur desquels nous soutiendrons des réformes dans le secteur de l’éducation, afin de veiller à ce qu’ils acquièrent les compétences appropriées, ainsi que dans le domaine de l’entreprise, afin de créer un environnement qui permette à leur énergie et leur créativité d’entraîner l’économie tunisienne», commente Eileen Murray, responsable des opérations de la BM pour la Tunisie.
Le cadre de partenariat a été élaboré en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), la branche du Groupe de la Banque mondiale chargée du secteur privé, et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) qui assure les investissements contre les risques politiques.
Il sera mis en œuvre, précise la BM, en étroite coordination avec les partenaires de développement, et conjuguera l’actuel portefeuille de projets de la Banque mondiale en Tunisie avec une série de nouvelles opérations. Celle-ci comprendra un programme d’opérations d’appui budgétaire destiné à consolider l’élan des réformes dans des domaines cruciaux comme le nouveau code d’investissement et la législation sur la concurrence et les faillites, et à promouvoir un environnement de l’entreprise plus attrayant du point de vue des investisseurs.
Ce programme s’accompagnera d’opérations d’investissement ciblées sur des secteurs spécifiques. «Partout dans le monde, les Etats sont de plus en plus confrontés à des réductions budgétaires et la Tunisie ne fait pas exception, souligne Mouayed Makhlouf, directeur d’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Avec des réglementations commerciales plus favorables, les pouvoirs publics pourraient attirer plus d’investissements.
Au cours des cinq prochaines années, IFC continuera de faciliter les investissements privés en Tunisie afin de créer des emplois, en particulier pour les jeunes, et de promouvoir une croissance économique compétitive et sans exclus».