«Au cours des prochains mois, la Tunisie sera une priorité pour l’Union européenne (UE)». Cette déclaration a été faite par Laura Baeza, ambassadeur de l’UE en Tunisie, lors d’une interview à l’agence TAP, précisant que l’Europe est déterminée «à poursuivre son appui financier à la Tunisie».
Pour commencer, Baeza affirme que Bruxelles devrait accorder à la Tunisie 200 millions d’euros au cours de cette année 2016, sous forme d’aides, et 500 millions d’euros pour l’assistance macro-financière.
A la question à savoir ce qu’elle pensait des besoins énormes de la Tunisie et le peu de financements qu’elle reçoit, Baeza a répondu que “l’UE a fait et fait encore un effort énorme en matière d’appui financier à la Tunisie malgré une conjoncture difficile en Europe. Entre 2011 et 2015, l’aide européenne à la Tunisie a atteint un montant total de 1 milliard d’euros, sans compter 1,5 milliard d’euros de prêts accordés par la Banque européenne d’investissement (BEI) et 300 millions d’euros d’aide macro-financière”.
Elle poursuit en disant que “…dans un contexte de crise économique et financière qui exerce des pressions sur les budgets de subvention, l’UE a essayé de conserver et même de renforcer l’appui financier accordé à nos voisins les plus immédiats, notamment, la Tunisie qui fait face, depuis la Révolution (janvier 2011) à une situation économique difficile. Bien évidemment, à cette époque, on ne s’attendait pas à la dégradation actuelle de l’économie tunisienne causée, notamment, par la chute de la production de phosphate et la crise du secteur touristique”.
Selon elle, “l’UE est consciente de cette situation et nous sommes en train de réfléchir sur les moyens de participer au redressement de la situation économique du pays”.
A propos d’un appui éventuel de l’UE aux grands projets en Tunisie, elle a souligné: “… Nous sommes en train de discuter avec le gouvernement tunisien des programmes qui devront être réalisés, au cours de cette année, dont notamment la modernisation de l’administration. Le gouvernement tunisien a exprimé une vraie volonté de moderniser son administration et nous allons le soutenir à travers un très grand programme d’appui financier”.
Concernant la rencontre des investisseurs qui se tiendra en novembre prochain, l’ambassadeur de l’UE a souligné que “nous attendons avec impatience la présentation du Plan quinquennal de développement (2016/2020) et la conférence qui va être organisée en novembre prochain pour voir avec les autres bailleurs de fonds qui peut financer quoi”. En tout cas, elle assure qu'”au cours des prochains mois, la Tunisie consistera une priorité pour l’UE”.
Interrogée sur les réformes économiques et sociales adoptées par la Tunisie, Baeza rappelle que “plusieurs réformes présentées par le gouvernement tunisien lui-même ont déjà été adoptées par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et d’autres sont en cours d’adoption. Nous sommes conscients que la mise en place de ces réformes prendra plusieurs années. Certaines de ces réformes auront besoin de mesures d’accompagnement et nous sommes tout à fait prêts à accompagner, financièrement, la Tunisie dans ce sens”.
Pour ce qui est des investisseurs européens implantés en Tunisie, l’ambassadeur a indiqué que la plupart des entreprises européennes opérant en Tunisie ont tenu bon après la Révolution, et attendent que la situation s’améliore. Ceci dit, “… les 3.000 investisseurs européens présents en Tunisie qui ont créé plus de 300.000 emplois, l’inquiétude majeure reste la situation sociale, car leurs entreprises sont en train d’encaisser des pertes énormes et ils ne savent pas combien de temps ils vont encore tenir”. Puis d’ajouter: “Pour ma part, je suis confiante que cette situation va s’améliorer et que ces entreprises vont tenir jusqu’à l’amélioration de la situation”.