La présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Wided Bouchamaoui, a évoqué, vendredi 20 mai, «une évolution positive» du mouvement Ennahdha.
Sur le volet économique, notamment les difficultés de la Tunisie dans ce domaine, particulièrement un tourisme ébranlé par des attaques terroristes, Bouchamaoui a lancé un appel pour soutenir la Tunisie dans son «combat pour la relance économique». La présidente de l’UTICA a dit comprendre «l’impatience» des jeunes tunisiens face au chômage. «C’est à nous d’agir vite», a-t-elle dit, estimant toutefois que les jeunes sont appelés à créer leur propre entreprise, mais «ils ont besoin d’encadrement, de formation et surtout de moyens»
S’exprimant lors d’une conférence à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris, la présidente de l’organisation patronale tunisien a estimé que la révision de la doctrine d’Ennahdha, soulignée notamment par des déclarations de son président, Rached Ghannouchi, est «un bon pas».
En effet, marquant une différence entre l’activité politique et l’activité religieuse, Ghannouchi a affirmé, dans un entretien publié jeudi 19 mai au journal français “Le Monde”, que «le lieu de l’activité politique n’est pas la mosquée… On sort de l’islam politique pour entrer dans la démocratie musulmane. Nous sommes des musulmans démocrates qui ne se réclament plus de l’islam politique».
La séparation entre la prédication religieuse et l’activité politique est considéré comme le principal enjeu du 10e congrès du mouvement créé en 1981, qui s’est tenu le week-end dernier à Hammamet.
«En Tunisie, la démocratie a évolué de telle manière que le mouvement Ennhadha souhaite séparer l’islam de la politique», a estimé, de son côté, Jack Lang, président de l’IMA. «C’est un changement très important», a-t-il souligné dans une déclaration à la TAP en marge de la conférence.