La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a accusé des pertes annuelles de 25 millions de dinars durant la période 2011/2015, en raison de la baisse de ses activités, notamment 60% des transports des phosphates. C’est ce qu’a déclaré, samedi 21 mai, la présidente directrice générale de la société, Sabiha Derbal, ajoutant que la société a enregistré un déficit annuel moyen de 5 millions de dinars, en raison de la perte de l’activité du transport de charbon destiné aux cimenteries et de la contestation des tarifs du port de Gabès, outre la concurrence déloyale.
Elle s’exprimait à Sousse lors d’un séminaire sur le thème, «le transport ferroviaire: une locomotive pour le développement, perspectives et défis».
Par ailleurs, les recettes du transport des voyageurs ont, elles aussi, baissé en raison des mouvements sociaux, de l’interdiction des passages des trains et de la recrudescence du refus de payement des tickets de voyages, outre le maintien des même tarifs depuis 2010, selon Mme Derbal.
Sur les 5 dernières années, les pertes de la société ont atteint 300 millions de dinars, a affirmé de son côté le ministre du Transport, Anis Ghedira, indiquant que le département traite plusieurs dossiers relatifs au soutien de la SNCFT dont le transport du phosphate, l’augmentation des tarifs et la reconquête de certains marchés de transport, tels que le charbon et le transport de conteneurs.
Il a ajouté que le ministère prépare un programme de restructuration de la société afin de lui permettre de rééquilibrer ses finances tout en développant les modes de gestion et de gouvernance, appelant les agents de la société à lancer un processus permettant à l’entreprise de retrouver son rythme d’activité habituel et d’assainir le climat social.
Le secrétaire général adjoint, chargé des offices à l’UGTT, Kamel Saad, a souligné le souci de l’organisation syndicale de promouvoir la SNCFT, évoquant la vétusté des trains et des équipements ainsi que l’absence des outils de sécurité professionnelle notamment, chez les chauffeurs transportant le phosphate.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint du syndicat général des chemins de fer, Moncef Mimouni, a appelé à sévir contre ceux qui portent préjudice à la société, notamment les chauffeurs de camions privés qui cherchent à détenir le monopole du transport de phosphate au détriment du secteur public.