Selon des statistiques fournies par l’Association tunisienne de prévention contre la toxicomanie (ATUPRET), les 100 mille consommateurs de cannabis dont les médias parlent le plus souvent ne seraient que la partie visible du fléau de la toxicomanie qui affecte une communauté de jeunes beaucoup plus nombreuse qu’elle estime à 200 mille.
Au total, si on croit l’Association, la Tunisie compte, aujourd’hui 300 mille accros.
Les consommateurs sont en totalité des adolescents et des jeunes: 57% des consommateurs sont âgés entre 13 et 18 ans et 36% entre 19 et 25 ans. Quelque 8000 consommateurs condamnés à des peines de prison en vertu de la loi 52 pénalisant la toxicomanie et dont on célèbre cette année le 24ème anniversaire. Les détenus sont à hauteur de 74,6% âgés de moins de 30 ans.
Les drogues consommées sont le cannabis -communément appelée Zatla- et des comprimés: le parksol, l’aqualine, tranxène, l’Artal (Parksol), temesta, subitex, ketamine (drogue chevaline), cocaïne….
A l’exception de la Ketamine (40 à 50 DT), la Cocaine (+ de 120 DT), la Subutex (30 à 120 DT), les autres drogues sont à la portée des jeunes qui les achètent à 4 DT en moyenne l’unité (le comprimé). Et pour ne rien oublier quelque 20 000 accros se piquent.
Face à ce fléau qui ronge une partie de la jeunesse tunisienne, le gouvernement ne se démène pas beaucoup pour encadrer les accros. Et dire que lors des dernières élections, les responsables de Nidaa Tounès et Afek Tounés avaient courtisé ce filon électoral et lui ont promis la révision de la loi 52, dès leur arrivée. Aujourd’hui, les arrivistes sont arrivés et les promesses ne sont pas tenues.