Majdi Zarkouna, PDG de la société Servicom, a convié, mardi 24 mai, plusieurs journalistes et analystes financiers afin de leur présenter les résultats de son entreprise mais aussi de ses perspectives pour 2016 et au-delà.
Le patron voulait que cette rencontre soit la plus conviviale que possible, raison pour laquelle il a choisi un restaurant situé sur les berges du Lac 1.
Tout d’abord, il a été rappelé que Servicomest une société qui a pour cœur de métier les services liés aux infrastructures, mais plus précisément la téléphonie, les travaux publics, le chauffage et la climatisation et les ascenseurs. Elle est cotée sur le marché alternatif de la Bourse de Tunis depuis juin 2009.
Employant plus que 500 salariés, Servicom opère également au-delà des frontières nations, notamment sur les pays du Maghreb et sur la France.
M. Zarkouna définit Servicom, chiffres à l’appui, comme une “entreprise de croissance“, ce qui fait d’elle une “Start-up“, pour employer l’expression la plus en vogue aujourd’hui. En effet, elle a réalisé au cours de la dernière décennie, une progression annuelle moyenne de 35%.
Pour l’année 2015, Servicom a réalisé un chiffre d’affaires de 65,1 MDT et un résultat d’exploitation de 7,2 MDT; et même sile volume d’affaire est stable par rapport à 2014, le résultat d’exploitation de l’entreprise est en progression de 71% (il était égal à 4,2 MDT en 2014).
Après deux années de forte croissance (Servicom a doublé de taille entre 2012 et 2014), le management de la société a opté pour privilégier plus la rentabilité pour les années 2015 et 2016.
Par conséquent, Servicom commence à récolter les fruits des investissements importants réalisés ces dernières années, à savoir dans l’organisation et le système d’information, dans les outils de production, dans les ressources humaines, et dans la finance et le développement à l’international.
Quid des perspectives pour 2016?
Pour cette année 2016, Majdi Zarkouna est beaucoup plus optimiste quant à la reprise économique, au point que Servicom prévoit un chiffre d’affaires à 71 MDT. La société s’attend à ce que son résultat d’exploitation et son résultat net continuent à croître dans la foulée de 2015 pour atteindre respectivement 8,4 MDT et 2,5 MDT.
Cette nouvelle dynamique est expliquée par la maturité des métiers de travaux publics et de climatisation, l’intégration industrielle en travaux publics et ascenseurs et la forte croissance de la part des services dans le chiffre d’affaires de l’activité de climatisation.
Vision basée sur 5 piliers
Développement à l’international: Aujourd’hui, la part à l’international représente 10% du chiffre d’affaires consolidé de Servicom. L’un des objectifs essentiels de l’entreprise est de devenir un leader régional (en Afrique du Nord et en Méditerranée) dans les services en infrastructure. Le dernier plan stratégique de la société «VISION 2020» prévoit déjà de porter ce pourcentage à 33%, dans un premier temps, puis à 67% ensuite.
Intégration industrielle: Servicom a mis en service deux usines d’asphalte ces dernières années, une à Sidi Bouzid (en 2014) et une à Grombalia (en 2015). Par ailleurs, l’usine de Djebel Ouest de fabrication d’ascenseurs a produit son premier ascenseur tunisien en septembre 2015 et a réalisé sa première exportation vers le Maroc en mars de 2016. Elle a une vocation réelle à l’export. Elle vient, par ailleurs, de certifier ses ascenseurs conformes aux normes européennes et d’atteindre un taux d’intégration de 35%. Cette orientation vers l’intégration industrielle de ses services va permettre à terme à Servicom d’améliorer ses marges et de se différencier clairement par rapport à la concurrence.
Services, services et encore plus de services: La part des services en maintenance dans l’activité climatisation professionnelle est passée à 15% par rapport au chiffre d’affaires global de l’activité, cet effort particulier, donnant beaucoup plus d’importance aux services après-vente et après garantie, est en train de se généraliser aux autres métiers tels que l’ascenseur et la téléphonie. Ces services améliorent l’image de la société, la satisfaction de ses clients et lui permettront, à terme, d’améliorer ses ventes et ses marges.
Recentrage sur les métiers où la société possède une réelle valeur ajoutée: La société n’a pas hésité à se désengager ces dernières années de certains métiers historiques où elle n’a pas de réelle valeur ajoutée par rapport à la concurrence ou qui ne sont plus en phase avec ses priorités stratégiques, en l’occurrence imprimerie, réseaux télécom en cuivre et fibre optique, réseaux en eau usées.
Forte croissance: Bien que la croissance de Servicom ait été volontairement stabilisée en 2015 et 2016, la société, dont l’une de ses valeurs est l’entrepreneuriat, reprendra une croissance à deux chiffres et plus rentable à partir de 2017.
On aura compris, M. Zarkouna a de l’ambition et semble avoir mis les moyens –humains et financiers- pour l’atteindre.