La Tunisie et l’UE s’apprêtent à repartir du bon pied. Tous deux entendent corriger le tir. Alors ils souhaitent y mettre du panache. Ils s’accordent à célébrer donc leurs noces de libre-échange, avec éclat.
Nous avons fait un mariage entre jeunes, disait, avec une pointe d’humour, Nick Wetscott, directeur pour MENA du service européen d’action extérieure. C’était lors de la plénière d’ouverture des journées de l’Europe qui se déroulent à Tunis du 24 au 26 courant.
En effet, en 1976 on scellait le premier accord de partenariat, accordant l’entrée en franchise de droits de douanes des produits industriels tunisiens dans la Communauté économique européenne. La Tunisie était indépendante depuis 20 ans et la CEE s’est constituée depuis 1957 par le traité de Rome. Et cette union semble résister au temps, insistent les dirigeants européens qui voient que l’accord de partenariat de 1995 était un autre grand moment dans le renforcement des échanges économiques.
Et au moment où l’on aborde la dernière ligne droite que sera l’ALECA, Laura Baeza a pris l’initiative de réunir les trois jours de l’Europe, manifestation exclusive hors les frontières de l’UE.
Quarante ans, ça se fête!
L’ambassadeur Laura Baeza entend communiquer sa joie à tous ses invités. A la question de savoir pourquoi organiser les jours de l’Europe, la diplomate répond avec beaucoup d’allant: “Quarante ans, ça se fête“. Elle a fait les choses en grand. Sont présents aux journées neuf ministres tunisiens et 13 ambassadeurs de pays membres, outre la participation de Enrique Baron Crespo, ancien président du Parlement européen, de Christian Danielsson, qui dirige la DG de la politique de voisinage, Delphine Borione, SG adjoint de l’UPM et enfin, Nick Wetscott. Une plénière à l’ouverture et douze panels rythmeront ces trois jours de débats intenses entre responsables, représentants de la société civile et citoyens. Laura BAeza affirmait que la démocratie, au concret, c’est quand les citoyens ont la haute main sur les politiques publiques, valident les échanges et déterminent l’issue des scrutins.
Fin de mandat en apothéose
Il ne s’agit pas, dans ce climat festif, de jouer au rabat-joie ou de casser l’ambiance. Il n’est pas dans notre propos de passer au crible le bilan du partenariat avec l’UE, nous l’avons fait à diverses reprises dans nos colonnes et notre lectorat en est le digne juge. L’instant est Carpe Diem, alors restons sur les ondes positives.
Rappelons tout simplement que Laura Baeza quittera son poste au mois de septembre prochain. Elle a eu un mandat globalement positif. L’aide européenne à la Tunisie a triplé entre 2011 à 2014. La Tunisie a rejoint H2020 qui est le plus grand programme-cadre de recherche et d’innovation en UE. Il est doté d’n budget de 80 milliards d’euros. Cela représente un troisième poumon pour la recherche dans notre pays.
La politique de voisinage sera revue et un desserrement de la contrainte sur al mobilité des personnes est programmé. Laura Baeza, dira que l’UE fait preuve de bonne volonté. En rappelant que c’est notre plan quinquennal 2016-2020 qui déterminera nos échanges futurs. La balle est dans notre camp.