Près de 32,3% de la population active exerce dans le secteur informel, soit 1092.000 de travailleurs informels, révèle une étude sur la protection sociale et l’économie informelle en Tunisie menée conjointement par le Centre de recherches et des études sociales (CRES) et la Banque africaine de développement (BAD).
Le taux d’emploi a suivi une tendance baissière au cours de la période 2005-2011 avant de s’inscrire de nouveau nettement à la hausse sur la période 2012-2015, a souligné Nidhal Bechikh, directrice du CRES, rappelant que le taux d’emploi informel est passé de 28% en 2010 à 32% en 2015.
L’étude a également permis de démontrer que l’emploi informel est un “phénomène” qui se concentre particulièrement au sein des populations jeunes qui viennent d’intégrer le marché de travail. Les taux culminent à des niveaux élevés pour les tranches d’âges entre 15-19 ans et 20-24 ans, ce qui laisse entendre que les populations jeunes sont plus enclines à accepter des emplois précaires qui n’offrent pas de sécurité sociale.
La même étude fait ressortir qu’entre 1975 et 2013, l’emploi dans l’économie informelle est passé de 38.4% de l’emploi non agricole à 42.2%.
De son côté, Mahmoud Ben Romdhane, ministre des Affaires sociales a souligné que la réglementation de l’économie informelle permettra de bénéficier de revenus estimés entre 500 et 800 millions de dinars. “Ces revenus peuvent servir à réduire le déficit de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS)”, a-t-il ajouté.
Pour la représentante de la Banque africaine de développement (BAD), le système de protection sociale en Tunisie est développé par rapport aux pays à revenu moyen, réaffirmant la volonté de la Banque de poursuivre son soutien à la Tunisie en lui apportant l’appui financier et logistique dans ce domaine avec l’octroi d’une enveloppe de 230.000 dollars.