Environ 120.000 enfants âgés entre 14 à 16 ans abandonnent, chaque année, l’école en Tunisie a affirmé Lila Pieters, représentante de l’UNICEF dans notre pays.
S’exprimant, mercredi 25 mai, au cours d’un panel sur “l’éducation, formation professionnelle et emploi: un investissement d’avenir”, tenu dans le cadre des Journées de l’Europe (du 24 au 26 mai 2016) au Palais des congrès à Tunis, elle a indiqué que ces enfants à l’âge de l’adolescence passent par une période critique et spécifique qui exige plus d’attention de la part des parents.
Elle a appelé, dans ce cadre, à mobiliser les parents pour discuter avec leurs enfants et les réintégrer dans le système éducatif formel.
Proposant des solutions au problème de l’abandon scolaire en Tunisie, la représentante de l’UNICEF a évoqué la création “d’écoles passerelles”. L’objectif est de s’assurer que tous les enfants puissent développer leur potentiel et achever le cycle secondaire.
De son côté, Sem Jiri Dolezel, ambassadeur de la République Tchèque en Tunisie, propose de renforcer le partenariat public-privé dans le domaine de l’éducation et la formation professionnelle pour aider les enfants à réussir leur scolarité. Le rôle de l’Etat dans la promotion du système éducatif est incontournable, a-t-il insisté, estimant que ce rôle consiste notamment à offrir aux enfants une formation adaptée aux besoins de l’économie et du marché du travail.
Le directeur de l’Agence française de développement (AFD) en Tunisie, Cyrille Berton, pour sa part, a analysé la relation entre système de formation et l’emploi, précisant que l’emploi est une résultante des données de base s’appuyant sur l’éducation et la formation professionnelle. Insistant sur le dialogue national entre les différentes parties en faveur de l’emploi, il a indiqué que l’Etat, les syndicats et la société civile doivent mener des discussions sur les cursus de formation.
Le dialogue doit s’instaurer aussi entre les banques et les petites et moyennes entreprises (PME) sans expériences et inorganisées afin de les aider à définir leurs plans d’action, a-t-il ajouté. Il recommande que la Tunisie favorise l’investissement étranger au service de l’emploi et associe les chercheurs et les professionnels pour résoudre le problème du chômage.
D’après Mounir Baati, représentant de la Fondation européenne pour la formation (ETF), les pays méditerranéens partagent les mêmes problèmes dans le secteur de la formation. Evoquant l’importance d’améliorer la qualité de la formation, il a insisté sur l’utilité de partager une définition commune de la qualité et d’en faire un objet pour les réformes à venir.
Selon Baati, parmi les problèmes qui entravent l’amélioration de la qualité de la formation, figurent notamment les lacunes au niveau de certains centres professionnels ainsi que l’impossibilité pour certaines entreprises d’anticiper leurs besoins professionnels pour le futur.