Le positionnement de l’économie tunisienne dans son environnement régional et euroméditerranéen, c’est le thème débattu lors d’un atelier de travail organisé jeudi 26 mai à Tunis, dans le cadre de la célébration de 40 ans de la coopération tuniso-européenne.
Les conférenciers ont souligné l’importance de la diversification des marchés et des partenaires en vue de réaliser l’intégration nécessaire de l’économie tunisienne, outre la nécessité de conclure de nouveaux accords à même notamment, de favoriser l’emploi et de drainer l’investissement extérieur.
Le conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des questions économiques, Ridha Ben Mosbah, a indiqué que le nouveau Plan de développement (2016-2020) est fondé sur cinq axes dont la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la réforme de l’administration et le passage d’une économie à faible coût à une économique active. Il s’agit aussi de mettre l’accent sur les compétences humaines et la dynamisation du rôle de la femme tunisienne outre la concrétisation de la discrimination positive entre les régions.
S’agissant de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) avec l’UE, Ben Mosbah considère que cet accord, qui est en cours des négociations préliminaires, est à même de permettre d’inciter l’investissement et d’accélérer le rythme d’emploi en Tunisie.
Pour la vice-présidente de la Commission de négociation de l’ALECA à l’UE, Monika Hencsey, cet accord n’est pas le premier, étant donné que la relation entre les deux parties a été renforcée particulièrement, depuis le lancement du processus de Barcelone en 1995.
L’ALECA est à même d’assurer à la Tunisie une exploitation optimale et judicieuse de ces ressources humaines, le rapprochement les législations entre les deux parties de manière à donner une impulsion à l’investissement privé notamment, dans certains secteurs porteurs tels que les industries agroalimentaires, les composantes aéronautiques et le textile technique, a-t-elle dit.
L’accord contribuera à renforcer l’intégration de la Tunisie dans l’Espace européen, à ses partenaires, et à ne pas se limiter aux trois partenaires traditionnels du pays d’autant que l’UE en compte 28.
Dans le même contexte, l’ambassadeur de la Hongrie à Tunis, Zoltan Szent-Gyorgyi, a exhorté les autorités tunisiennes à s’orienter davantage vers les pays de l’Europe centrale et de l’Est qui font partie de l’Union. Il a affirmé que les appréhensions exprimées par la société civile et certains experts concernant l’ALECA sont légitimes, mais “il ne peut y avoir de compétitivité sans concurrence”, affirme-t-il, d’autant que l’accord ouvrira des perspectives pour la Tunisie qui servira de portail de l’Afrique pour l’UE.
S’agissant de la coopération tuniso-hongroise, le diplomate a annoncé que le nombre des étudiants tunisiens voulant continuer leurs études en Hongrie sera porté à partir de l’année prochaine, à 200 contre 100 actuellement.
L’expert économique Radhi Meddeb précisera que la Tunisie fait face à des grands défis pour assurer son intégration dans l’espace régional et euroméditerranéen, appelant à maîtriser les circuits de distribution des 28 pays membres, à communiquer avec les décideurs économiques européens et à s’informer sur l’importation dans ces pays.