“La souveraineté de la Tunisie et son intérêt constituent le principe fondamental de nos négociations avec l’Union e(UE) dans le cadre de l’Accord du libre-échange complet et approfondi (ALECA)”. Ces mots ont été prononcés par le chef du gouvernement, Habib Essid, à l’ouverture du 4ème forum de Tunis, organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Il a fait observer que les études préliminaires ont révélé l’inquiétude de l’intégration du secteur agricole dans ces négociations et à moindre degrés celui du commerce des services, précisant que l’ALECA concernera ces deux domaines de manière à améliorer l’accès des produits tunisiens aux marchés européens. Dans cette optique, il a souligné la nécessité de hisser l’économie nationale d’une économie à faible coût à une économie décentralisée, régionale et internationale.
Le chef du gouvernement a fait observer que la vision d’avenir de l’économie nationale traduite dans le plan quinquennal de développement 2016-2020 est axée sur trois principes fondamentaux, à savoir “l’efficacité économique basée sur l’innovation et le partenariat, puis vient celui de l’intégration en tant que fondement de la justice sociale et enfin la durabilité du processus de développement et le développement de l’économie verte”.
L’intégration dans le circuit économique mondial revêt un aspect stratégique qui requiert l’orientation vers le renforcement des secteurs innovants et à forte valeur ajoutée et à fort contenu technologique, mais aussi de faire de l’innovation et la créativité le critère fondamental de la machine de production.
Le président de l’IACE, Ahmed Bouzguenda, dira de son côté que “la Tunisie a besoin de s’ouvrir davantage sur l’extérieur, et l’ALECA est l’occasion idoine pour réaliser cet objectif”. Il a ajouté, dans une déclaration, à l’agence TAP, que “cette ouverture ne nous fera pas oublier l’examen des impacts négatifs de cet accord, ce qui exige une action ardue et une bonne préparation pour mener les négociations”.
Le conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires économiques, Ridha Ben Mosbah, a indiqué dans une déclaration à la presse que “les négociations avec l’UE, premier partenaire de la Tunisie, n’en sont qu’à leurs débuts et peuvent durer plus de deux ans”. Il a souligné que certaines études préliminaires ont révélé “la non existence de risques s’agissant de l’intégration des secteurs de l’agriculture et des services dans l’accord de l’ALECA”, mettant en exergue l’importance de l’accompagnement dans ces deux secteurs après le parachèvement de l’accord.
Ben Mosbah a, en outre, mis en relief le niveau de compétitivité des produits tunisiens des secteurs de l’agriculture et des services en axant sur la forte valeur ajoutée et la diversité, afin de conquérir de nouveaux marchés.
Ce forum annuel se tient les 27 et 28 mai 2016 aux Berges du lac, en présence d’hommes politiques et de représentants diplomatiques de plusieurs pays européens, à l’instar de la Moldavie, la Roumanie, l’Ukraine et la Suisse.