Booster l’entrepreneuriat, dans les deux sens, entre les deux rives de la Méditerranée. C’est un challenge commun et qui plus est gagnant-gagnant.
Les sociétés Primed et CMRT sont les lauréats de la première édition du Prix “Phenicia qui leur a été attribué, jeudi 19 courant. Cela s’est déroulé lors d’une réception dans l’un des hôtels de la capitale, à laquelle s’est joint Salma Rekik, ministre du Tourisme, et en présence de Foued Lakhoua, président de la CTFCI, Baatia, représentant de Med 21, ainsi que de l’ambassadeur de France.
Le Prix Phenicia est une initiative conjointe de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence, de la CTFCI ainsi que de l’association Med 21. Toutes les trois ont institué ce prix lors d’une réunion tenue en novembre 2015 à Marseille, dans le but d’encourager le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée.
Ce prix est itinérant; sa deuxième édition aura lieu à Marseille et plus tard dans la capitale qui offrira sa candidature.
CMRT: le sauvetage d‘une ex-entreprise publique
La SOCOMENA, entreprise publique tunisienne qui exploitait le site de l’arsenal de Menzel Bourguiba, a connu un deuxième départ dans la vie, à l’issue de sa privatisation avec sa reprise par la société CMRT -entreprise de réparation navale des navires de commerce jusqu’à 240 m de long, donc des cargos de taille importante.
L’ex-SOCOMENA connaît un cycle d’expansion depuis sa reprise en 2008 par CMRT. Elle emploie 400 personnes avec un effectif d’intérimaires supplémentaires qui peut aller jusqu’à 200 en période de fortes charges. L’entreprise cumule un investissement de 26 millions de dinars à fin 2015 et facture jusqu’à 80% de ses prestations à des clients étrangers. C’est devenu un des chantiers les plus sollicités par les armateurs dans la rive sud de la Méditerranée.
L’actionnaire de référence, en l’occurrence MG International, a beaucoup œuvré à la notoriété de l’entreprise, et le carnet de commandes est bien garni pour l’année en cours.
Primed, le pari “vert“
Pour sa part, Primed a tablé sur un duo d’avantages comparatifs qui ne se sont pas démentis, à savoir le climat et les coûts des facteurs. Primed exploite une ferme de 250 hectares pour la culture de la salade. Le climat local y est particulièrement favorable. Et cet élément a joué à fond car l’entreprise se positionne en compétition avec l’Espagne -moins bien lotie.
Les facteurs de production ont fait le reste car les salaires en Tunisie se démarquent nettement des salaires espagnols. Primed est basée dans la région de Gafsa et emploie 300 personnes. Elle réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, soit la contrevaleur de près de 12 millions de dinars tunisiens.
Primed a noué un partenariat stratégique avec la société Florette, filiale du groupe français Agrial. L’attelage a été rallié, tout récemment, par un autre groupe vedette du secteur agroalimentaire français, à savoir la société Bonduelle.
Primed compte Mc Donald parmi ses clients, ce qui est une référence importante. Elle projette de doubler sa production sur les trois prochaines années. La société a été promue par Adel Tlili, patron de “Cinquième saison“ qui exploitait une ferme pour la production des tomates en primeur grâce à un procédé de géothermie. Ce manager remarquable vendait la tomate tunisienne dans des circuits de distribution de haut de gamme, réalisant des marges conséquentes.
Le challenge continue
Les deux cas de partenariat qui ont été primés ont généré des venture-investissements, qui prouvent que le site Tunisie a pu faire valoir son effet d’attractivité. Loin de mettre en cause le mérite des deux entreprises, on aimerait voir cependant à l’avenir des lauréats qui feraient valider de retour sur investissement pour asseoir, définitivement, la profitabilité du site tunisien.Â