La réforme de la réglementation de change en Tunisie est appelée à donner la priorité à la promotion de l’internationalisation des entreprises tunisiennes vu que le marché tunisien est exigüe et seul la dimension internationale peut aider au développement de ces entreprises, a affirmé Hichem ELLOUMI vice-président de l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (UTICA) Intervenant, mardi, lors d’une réunion qui a regroupé au siège de l’UTICA, des responsables de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et de la centrale patronale sur la réglementation de change en Tunisie, ses insuffisances et les propositions de l’UTICA concernant cette réglementation, il a relevé que ni le nouveau code d’investissement, ni la législation actuelle ne comportent d’incitations fiscales pour promouvoir le développement à l’international de l’entreprise tunisienne.
Pour Wided Bouchamaoui, présidente de la centrale patronale, de nombreuses entraves persistent encore et empêchent le développement de l’entreprise tunisienne notamment son internationalisation. “Certaines de ces entraves sont inhérentes au système bancaire tunisien”, a indiqué la présidente de l’UTICA, estimant que seule une concertation permanente entre l’UTICA et la BCT permettra de les surmontées. “C’est aussi avec plus de rigueur, plus de travail, plus d’investissement et plus d’emplois que les défis peuvent être relevés”, a-t-elle encore fait savoir.
Au cours de son intervention, Chedly AYARI Gouverneur de la BCT a déclaré que l’objectif final de la réforme de la réglementation de change, est d’éliminer les insuffisances existantes et d’adapter la législation de change tunisienne aux besoins et à l’évolution de la situation économique dans le pays. “Cette réforme de la réglementation de change est en cours d’élaboration et plusieurs nouvelles circulaires verront le jour dans les semaines et mois à venir et feront l’objet de concertation avec l’UTICA”, a souligné Ayari. Il a par ailleurs rappelé qu’en application de ses nouveaux statuts, la BCT veille à la stabilité financière pour une croissance stable du pays sans grands déséquilibres. Elle veille également à ce que le système financier tunisien ne connaisse pas de secousses, a rappelé Ayari. Il s’agit en outre de réaliser un juste équilibre en conciliant entre la nécessaire dynamique du marché et le besoin de plus de liberté.
L’activité de la BCT se doit également de créer de la valeur, a-t-il indiqué, ajoutant que la BCT, “est la face internationale de l’Etat car elle est le gardien des équilibres économiques, et veille à garder sa crédibilité extérieure”. Sur un autre plan, la réunion a permis de soulever plusieurs problèmes liés notamment au commerce parallèle, la convertibilité du dinar tunisien, la promotion immobilière et le secteur de la bijouterie.
Le président de la chambre syndicale des promoteurs immobiliers, a, pour sa part, évoqué l’absence d’accompagnement par les banques tunisiennes de ces entreprises lors de l’exécution des marchés hors de la Tunisie, outre les problèmes liés à la régression des ventes, la rareté et le coût élevé des terrains à bâtir et le problème des prêts à la construction. De leur coté, les artisans bijoutiers ont soulevé le problème de la disponibilité de l’or et ont fait plusieurs propositions pour surmonter cette difficulté.