Des terrains de sports abandonnés, des maisons de jeunesse et de sports délaissées, des sportifs de haut niveau qui assurent à eux seuls leurs formations et se cherchent des sponsors sans parler des sports collectifs, y compris le football, qui battent de l’aile.
Le gouvernement tunisien devrait peut-être se débarrasser du ministère de la Jeunesse qui ne sert pas à grand-chose, sauf peut-être à dépenser l’argent des contribuables!
Maher Ben Dhia, ministre depuis bientôt 18 mois, ne se rend même pas compte que la logistique sportive de Tunisie se dégrade de jour en jour. A-t-il eu seulement la curiosité de faire l’état des lieux? En face même du ministère où il siège, le tableau lumineux de la piscine olympique est devenu le lieu préféré des pigeons qui y ont élu domicile avec pour résidences «écologiques» leurs nids. Maher Ben Dhia n’en saurait apparemment strictement rien.
Les infrastructures sportives sont de plus en plus vétustes et souffrent d’une dégradation jamais vécue auparavant dans notre pays. Nous avons, dans un article précédent, cité l’exemple du complexe sportif de la Cité Mellassine dont la construction a été stoppée net en 2010 alors que le budget lui avait déjà été réservé et qui sert aujourd’hui de salles «pour piqûres» aux toxicomanes venant de toutes la périphérie de Tunis.
D’ailleurs quoi de plus normal, lorsque le salon d’attente du ministère est minable, avec des fauteuils en cuir éraflé et une séparation du grand hall construit en plexiglass de mauvaise qualité.
C’est dire avec quelle rapidité la Tunisie continue sa descente dans l’enfer de l’incompétence et de l’indifférence. Pire, des sources bien informées nous ont assuré qu’il y aurait même des professeurs qui ont signé des contrats à l’international, résident et travaillent dans les pays du Golfe où ils sont bien rémunérés et qui percevraient leurs salaires comme s’ils exerçaient encore en Tunisie. Où est la Cour des comptes? Où sont les auditeurs de l’Etat et que fait la Direction du contrôle des dépenses du Premier ministère?
Et pour finir, nous ne savons plus s’il faut en rire ou en pleurer car si c’est de la fierté, elle est très déplacée dans le cas de l’espèce: nombreux sont les pays, comme la Chine, le Japon, le Canada, les pays scandinaves et les Etats-Unis, prêts à financer des complexes sportifs en y apposant tout juste leurs noms et sont ignorés. C’est pourtant une pratique courante qu’on désigne dans les pays anglo-saxons de «naming», c’est-à-dire le nommage d’une enceinte sportive au nom d’un pays, d’une société ou d’un mécène. Il paraît que ces pays n’auraient pas été sollicités. La Tunisie est trop riche, elle n’a besoin de personne. Elle se suffit de certains hauts commis de l’Etat sans initiative, dépourvus d’esprits combattifs et d’enthousiasme dans l’exercice de leurs fonctions. C’est à se demander si ce sont des êtres humains dotés d’intelligence et de sentiments ou d’humanoïdes froids et inefficaces.
Les partis politiques et les opportunistes qui se disputent déjà le butin d’une révolution avortée et récupérée devraient peut-être plancher sur le choix de responsables compétents, motivés et surtout patriotes. Car in fine, ne resteront que les plus valables malgré les vicissitudes d’un climat politique et socioéconomique exécrable dans notre pays et l’assoupissement apparent du peuple.
On oublie très souvent que la passivité est la plus grande arme de résistance du peuple tunisien en attendant le moment propice à l’action.
Et pour finir, chers ministres, si vous êtes des incapables et des incompétents, prenez vous-mêmes une seule initiative, celle de «dégager», pourquoi attendre que l’on vous pousse vers la porte de sortie?