L’opération de rapprochement entre les deux mondes syndicaux français et tunisien pour soutenir le tourisme tunisien et que j’ai annoncée lundi 16 mai dernier a enfin été concrétisée. Cette initiative, qui consiste à demander aux Comités d’entreprises françaises de reprogrammer la destination Tunisie pour les voyages de Groupes conformément aux valeurs universelles défendues par tous, prônant la dignité de l’homme et son droit au travail, à la santé et à l’épanouissement social, a eu lieu.
Nous nous sommes donc déplacés en Tunisie du 02 au 05 juin dans le cadre d’une délégation de 120 personnes, partie de Paris, Lyon et Marseille, pour une visite d’évaluation et de rencontres avec la partie tunisienne.
La délégation comptait des journalistes, les membres du comité de soutien du tourisme social et solidaire dont je fais partie, l’ONTT, Tunisair et surtout une bonne centaine de très haut-cadres syndicalistes et responsables de comités d’Entreprises. La CGT, la CFDT et FO étaient représentées au plus haut niveau national malgré leur mobilisation actuelle en France contre la loi El Khomri! Comment ne pas les remercier pour ce geste fort à l’adresse de la Tunisie.
Un geste très fort a ainsi été exprimé envers la Tunisie et son tourisme par les centrales syndicales et le monde associatif.
Une rencontre très intense et émouvante a été organisée place Mohamed Ali devant le siège de l’UGTT à Tunis pendant laquelle nos amis français ont scandé longuement leur solidarité et leur soutien au peuple tunisien et à la jeune démocratie tunisienne dans le cadre d’une lutte commune contre le terrorisme et la précarité qu’il génère.
Dans les locaux de l’UGTT a été signée, entre syndicats français et tunisiens, une déclaration baptisée “L’APPEL DE TUNIS”. Une déclaration scellant l’amitié franco-tunisienne et l’engagement solennel d’œuvrer à aider la démocratie tunisienne dans sa lutte contre le terrorisme en l’appuyant économiquement par le soutien de son secteur touristique.
La déclaration invite les Comités d’entreprises françaises à passer outre la phobie et à privilégier la Tunisie dans la programmation des voyages de Groupes pour soutenir le tourisme tunisien. Quelle différence de mourir du terrorisme au Bataclan ou à Sousse. Le terrorisme doit être combattu partout là où il menace les libertés, les démocraties et les valeurs du monde libre.
Un collectif a été constitué pour veiller au suivi et à la bonne exécution des objectifs contenus dans la déclaration de “l’Appel de Tunis” qui sera largement diffusé en France par les moyens de communication et la presse syndicale française.
Une délégation d’une vingtaine de personnes du Groupe a été reçue par Madame La ministre du Tourisme au siège du Ministère. Étaient présents lors de cette réception notamment les présidents de la FTH et de la FTAV.
Des visites de terrain ont été organisées à Sousse, à Hammamet et à Tunis notamment pour le Musée du Bardo où tout le groupe s’est recueilli devant le mémorial des victimes de l’attentat qui y eut lieu le 18 mars 2015.
Quelques manquements inhabituels imputables à la partie locale de l’ONTT, qui apparemment perd la main au niveau du savoir-faire dans l’organisation et la qualité d’accueil auxquelles elle nous avait habitués, ont été constatés au niveau de l’organisation et de l’accueil des participants à cet Eductour.
Les professionnels : une déception
La grande déception a été l’absence totale des professionnels du tourisme tunisien au dîner gala qui a eu lieu samedi 04 juin à l’Espace Sadika (inapproprié et inadapté pour recevoir pour un buffet debout 120 personnes qui ont fait la même journée depuis 08H00 du matin le Musée de Sousse, la Médina de Sousse et ses souks, Hammamet et un plus de 200km en bus). Le comble c’est qu’à part Monsieur Abdellatif Hammam, Directeur Général de l’ONTT et Monsieur Nabil Bziouech qui ont passé une partie de la soirée avec les invités, nous n’avons eu l’honneur de rencontrer le moindre professionnel du tourisme tunisien ou représentant national ou régional de leurs instances représentatives.
C’était un raté total u niveau de cette rencontre qui devait achever un processus remarquable rassemblant des personnalités d’un niveau et d’une influence exceptionnels pour aboutir à la concrétisation et à la bonne poursuite de la mise en application de ce que le groupe était venu faire.
Je pense qu’il n’y pas eu une bonne perception par la partie tuniso-tunisienne de l’importance des enjeux et de l’opportunité qui se présentait au secteur du tourisme tunisien à travers cette opération inédite et unique en son genre.
Rappelons que le tourisme social en provenance du marché français vers la Tunisie représentait environ 500.000 clients par an soit près de 3,5 millions de nuitées qui étaient les bienvenues tous les ans en automne et au printemps. Une recette annuelle de près de 200 millions de dinars (100 millions d’euros) qui permettaient à l’hôtellerie tunisienne de fonctionner au-delà de la très haute saison et de rallonger ses mois de fonctionnement, sans parler des recettes annexes à l’hôtellerie.
A mon sens, nous n’avons pas d’autres choix que de positiver et d’œuvrer pour remédier dans l’avenir à cette carence regrettable car on n’arrivera pas à rassembler de sitôt tout le staff des syndicats français représentant l’ensemble de l’hexagone, avec autant de responsables d’associations et de comités d’entreprises au sein d’un même voyage.
Ce qui est positif et à retenir c’est que tous les participants se sont juré de ne jamais lâcher l’affaire pour aller de l’avant. Je rappelle qu’un Collectif de suivi a été créé pour que “L’APPEL DE TUNIS” ne reste pas à Tunis comme lettre morte.
Voilà, c’est du concret et un travail colossal a été fait depuis février 2016 par un Comité de Suivi déterminé, encore faut-il être capable de transformer l’essai une fois arrivé sur la dernière ligne de fond!
Je passe le fait que certains se sont précipités sur les plateaux Télé pour s’approprier à 100% cette action ! Ils ont peut-être un grand besoin de mettre des actions positives à leurs blasons.
Personne n’est dupe. Je ne vais pas citer des noms pour ne pas faire de jaloux, mais tout le monde sait qui a fait quoi!
L’essentiel c’est que la Tunisie se redresse.