La société pétrolière tuniso-britannique de prospection et d’exploitation énergétique (Petrofac) pourrait reprendre ses activités au cours de la semaine du juin, après avoir fermé ses portes depuis la fin du mois d’avril 2016, en raison de sit-in menés par les ouvriers travaillant dans les entreprises de l’environnement de la région, telle est la principale décision adoptée à l’issue de de la séance de travail tenue samedi 11 juin à Sfax sur la situation de développement à Kerkennah.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mongi Marzouk, s’est engagé au cours de la réunion à conclure, après consultation du gouvernement, des contrats d’emplois entre les travailleurs diplômés du supérieur et les entreprises publiques dans lesquelles ils travaillent, en vue de les recruter ultérieurement.
Quant aux ouvriers travaillant dans le cadre des sociétés de l’environnement, une proposition a été avancée en vue de les employer dans le cadre d’une société de services qui sera financée par les sociétés pétrolières opérant sur l’archipel.
Ces agents, dont le nombre s’élève à 266 ouvriers et qui relèvent de 14 ministères et quatre associations, opèrent dans un cadre réglementaire peu clair et ne bénéficient pas de la couverture sociale, a affirmé le gouverneur de la région, Habib Chaouat, appelant à identifier une solution permettant de régulariser la situation professionnelle et sociale de ces agents.
De son côté, Abdelkarim Jrad, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a proposé d’adopter une mesure exceptionnelle dans le cadre d’un conseil ministériel, permettant de recruter ses agents dans le cadre de la fonction publique dans les postes qu’ils occupent, tout en appelant les entreprises privées à contribuer à cet effort outre la création d’une société environnementale pour recruter les autres agents.
La séance, qui s’est tenue en présence des ministres de l’Equipement et de l’Agriculture, des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et des représentants de la société civile, a été marquée par une polémique concernant l’absence des forces de l’ordre dans l’île depuis le mouvement de contestation qui a suivi mi-avril 2016, la levée du sit-in devant les locaux de Petrofac et la fermeture des locaux de cette entreprise.
Le gouverneur de Sfax a affirmé que les forces de sécurité sont partiellement présentes aux cotés de l’armée faisant remarquer que certaines parties revendiquent le retour de certains éléments et d’autres non, ce qui est inacceptable, appelant la société civile à intervenir pour faire entendre la voix de la raison.
De leur côté, les représentants de la société civile et l’UGTT ont appelé à la suspension des poursuites judiciaires contre certaines personnes accusées dans les affrontements survenus avec les forces de l’ordre lors de la crise de la société Petrofac.
Par ailleurs, des propriétaires d’hôtels ont lancé un cri d’alarme en raison de la marginalisation du secteur touristique dans l’île, l’absence de la sécurité et la fermeture de la société Petrofac, avec laquelle ils ont des contrats de travail qui renforcent leurs activités, notamment en dehors de la saison touristique estivale.