L’aménagement d’un environnement propice au partenariat public privé (PPP) nécessite la garantie de la stabilité politique et macroéconomique, un système financier efficace et un système juridique de l’investissement clair mais dépend de la capacité du gouvernement à s’engager efficacement, avec le secteur privé a indiqué mardi, Maya Boureghda, avocate spécialiste des PPP.
L’avocate, qui se réfère à un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la mise en œuvre du PPP en Tunisie, a précisé que le lancement de ces projets dans le cadre du plan de développement quinquennal (2016-2020) fait appel à la modernisation de l’Etat, au renforcement des capacités et de l’aptitude de l’administration à gérer des produits PPP.
Intervenant lors d’une conférence tenue mardi à l’IACE sur le thème “le plan stratégique 2016-2020 : financement PPP et développement durable”, l’experte a ajouté que les projets réalisés en PP doivent obligatoirement faire l’objet d’études de financement (projets bancables), d’où la nécessité de reformer le secteur bancaire en Tunisie pour qu’il soit apte à financer ce type de projets.
Boureghda a mis l’accent sur la nécessité de maitriser le facteur temps dans la réalisation des projets PPP inscrits dans le pan de développement (2016-2020), afin d’éviter le renchérissement des coûts de financement, respecter les délais et pour que les hypothèses des études des projets ne soient pas obsolètes.
Les principaux projets qui pourraient être réalisés en PPP, dans le cadre du plan de développement quinquennal (2016-2020), concernent la réalisation d’un port en eau profonde à Ennifidha, l’extension des terminaux à conteneurs n° 7 et 8 à Radés, la réalisation d’une plateforme logistique multifonctionnelle à Zaghouan, d’une cité sportive et une station de dessalements de l’eau de la mer à Sfax.
De son côté le ministre de l’Investissement, de Développement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, a souligné la nécessité de réfléchir sur la méthode de réalisation des projets en PPP afin de minimiser les risques. Et de poursuivre: “Pour que la Tunisie soit un hub économique, elle est appelée à améliorer ses logistiques, son processus d’administration et libéraliser son économie”.
Adel Hentati, conseiller et spécialiste de l’environnement, appellera à prendre en considération les dimensions environnementales et sociales dans la réalisation des projets et de bien choisir leurs sites d’implantation afin de garantir un environnement durable et éviter les pièges des modèles de développement précédents.
Il a exprimé son inquiétude quant au plan de développement actuel, dont le contenu n’est pas conforme au titre de ses programmes relatifs à l’environnement.
Pour Jacob Kolster, directeur régional de la Banque africaine de développement (BAD), la Tunisie est actuellement en situation insoutenable, d’autant qu’elle entame le remboursement des crédits obtenus durant ces cinq dernières années, dont le taux d’intérêt est égal au triple de la croissance dont le taux est à seulement 1,5%.
Les financements obtenus doivent être consacrés à la création de la richesse, à l’investissement et à la création de la croissance à long terme pour assurer la paix sociale et les emplois dans les régions.
Le plan de développement quinquennal (2016-2020) est composé de cinq axes: le développement humain et l’inclusion sociale, la concrétisation des ambitions des régions, l’économie verte, d’une économie à faible coût à un hub économique, la bonne gouvernance, la réforme de l’administration et la lutte contre la corruption.
Il vise à atteindre un taux de croissance de 4% entre la période 2016-2020. La croissance devrait s’accélérer à partir de 2018 à 4,4% pour atteindre 5,5% en 2020.