Un secrétariat à l’internationalisation, selon le vice-président de l’UTICA, serait un bon levier pour l’entreprise tunisienne de s’arrimer aux chaînes de valeurs internationales.
La conviction de Hichem Elloumi sur la sortie de crise est bien établie. Le vice-présidentde l’UTICA croit dur comme fer que la croissance ne repartira qu’avec le renforcement du secteur exportateur. Et, son mix gagnant c’est l’encouragement de l’afflux des IDE et l’émancipation de l’entreprise tunisienne afin de s’internationaliser. De ce point de vue, le plan 2016-2020 n’est pas tout à fait dédié à cet objectif, pense-t-il. Et, le programme d’assouplissement du code de change n’est pas tout à fait à la hauteur de la tâche. Il faut oser, autre chose.
Objectif : compétitivité
En temps de mondialisation, laisse entendre Hichem Elloumi, la Tunisie n’a pas d’autre choix que de combiner tous les feux de la croissance pour avoir un dynamisme économique durable. L’impératif est que la Tunisie devienne une plateforme compétitive, si elle veut s’affranchir de toutes ses tares et de son inertie. La finalité est qu’elle s’impose en tant que hub pour la région. La région représente en l’occurrence un marché de deux milliards d’individus.
Hichem Elloumi voit large car il cible autant l’Afrique que l’espace méditerranéen, ainsi que l’UE et enfin le monde arabe. Bien entendu, il faut mettre le curseur sur le groupement régional le plus avancé. La contrainte est rude: un environnement d’affaires aussi performant que l’UE sinon rien. Même si on ne peut l’égaler d’entrée de jeu au moins il faut le reproduire en mettant tous les mécanismes essentiels qui permettent de le faire fonctionner avec toutes les libertés requises.
Le programme d’assouplissement du code de change paraît donc bien timide, alors que le plan 2016-2020 n’est pas aussi ambitieux.
Retrouver un taux de croissance de 5% à l’horizon 2020 ne ferait pas de la Tunisie le “Dragon“ tant convoité. Et Hichem Elloumi de faire observer que sous Ben Ali un taux de croissance moyen de 4,5% ne nous a pas épargné la déflagration du 14 janvier.
Pour le vice-président de l’UTICA, la BCT ne peut s’atteler seule à la tâche. Une ligne d’attaque mixte associant le CEPEX, la BCT et la FIPA serait plus adéquate. Elloumi va jusqu’à proposer la création d’un secrétariat d’Etat à l’internationalisation. Cette suggestion arrive à un moment où le gouvernement d’unité nationale est en train de prendre forme. Elle tombe donc à point nommé. Nous relayons l’idée avec force conviction et nous souhaitons qu’elle soit concrétisée.